30/10/2015

[Vidéo] Steven Wilson : "Routine"

Steven Wilson nous avait déjà bien donné le bourdon avec son clip pour le morceau "Perfect Life" en février 2015 mais voilà que ce sont maintenant les larmes qu'il nous arrache des yeux. La raison ? La dernière vidéo pour son album Hand. Cannot. Erase. paru en début d'année 2015. Un clip qui est en fait un véritable court métrage de neuf minutes, animé en stop motion, et réalisé par Jess Cope pour le Owl House Studios. Un court métrage qui parle de perte et d'acceptation. C'est vague ? Regardez plutôt ce petit chef d'oeuvre porté par la musique et la voix de Wilson. Jess Cope a ici fait très fort pour un film lui ayant demandé plusieurs mois de travail. C'était d'ailleurs elle qui était aux manettes du clip pour "Patience" de Skyharbor il y a tout juste un an souvenez-vous, et son style est désormais reconnaissable. Un petit bijou qui ne laisse pas indifférent.

28/10/2015

[Album] The Charm The Fury : "A Shade Of My Former Self"

Artiste : The Charm The Fury
Album : A Shade Of My Former Self
Premier Album
Sortie : 2013
Genre : Métalcore, Métal Hardcore
Label : Listenable Records
Morceaux à écouter : A Testament, Carte Blanche, A Shade Of My Former Self
♥♥♥♥
> Ecouter l'album sur Youtube <

De qui on parle, déjà ? Souvenez-vous, on avait découvert le Métalcore bien burné de ce combo hollandais avec un premier EP sorti en 2012 et intitulé The Social Meltdown. The Charm The Fury était de retour un peu plus d'un an plus tard avec un premier album qui allait mettre tout le monde d'accord : il n'y a pas que Candace Kucsulain (de chez Walls Of Jericho) qui en impose, que ce soit vocalement ou sur scène. En effet, même si le Métalcore est plutôt pas mal représenté en Europe (notamment outre-Manche), les groupes comptant une femme dans leurs rangs sont déjà nettement plus rares.

Une voix solide. C'est sur ce point que la plupart des gens découvrant le groupe et sa musique se posent des questions. Oui, c'est une femme. Oui, elle hurle. Et oui, elle sait aussi chanter clairement. Concernant son chant hurlé, Caroline n'a rien à envier aux hommes évoluant dans le même registre. Tant et si bien que sur les morceaux "The Enemy" et "Colorblind" en featuring avec Jamie Graham (Sylosis, Heart Of A Coward) et Daniël De Jongh (Textures), les deux voix sont difficiles à différencier, ce qui limite d'ailleurs quelque peu l'intérêt de ce choix de chanter en duo. Un dernier point sujet à pas mal de critiques où la moindre voix fluette se fait souvent lyncher par les amateurs du genre qui manifestent habituellement leur amour pour les grosses voix qui gueulent. Pourtant, Caroline s'est justement fait connaître pour ses capacités vocales et son travail sur sa voix claire. Alternant entre ces deux façons de chanter dans pratiquement tous les morceaux de l'album, la frontwoman n'est pas du genre à prendre de risque avec ses cordes vocales qu'elle ménage plutôt bien. Afin d'éviter de se retrouver avec les mêmes problèmes que bon nombre de chanteurs se voyant obligés de changer plus ou moins radicalement leur façon de chanter (une petite pensée pour des gars comme Oliver Sykes de chez Bring Me The Horizon ou Danny Worsnop, ancien leader d'Asking Alexandria, entre autres), Caroline explique toutes ses techniques de vocalises et quelques conseils pour travailler sa voix dans une vidéo Youtube où elle précise éviter la consommation d'alcool, de sodas, et surtout de tabac avant un concert. Un véritable sacerdoce !

Musicalement, ça donne quoi ? Du gros son. Comme sur l'EP, mais cette fois-ci boosté par une production survitaminée reprenant tous les codes de groupes devenus célèbres, surtout de l'autre côté de l'Atlantique. C'est dense, bourrin, et ça crache du riff avec une épaisseur à la limite de la saturation sonore. Un point fort qui peut parfois s'avérer être too much et devenir un point faible tant la lecture des différents instruments devient compliquée. On a quand même droit à des lignes de guitare solo bien sympas, des breaks aux arrangements Electro qui ne débordent pas trop et une énergie qui ne tarit pratiquement jamais. En un mot : efficace. Très efficace, même.

Qu'en est-il des textes ? Le Métalcore et le Hardcore Métal prenant leurs racines dans le Punk, on ne pouvait pas en attendre moins de la part de The Charm The Fury que de taper dans le fédérateur ou l'engagé. Et comme le soulignait le titre de l'EP The Social Metldown, le groupe se veut comme porteur de messages mélangeant désillusions et critiques de l'Homme, un être à la fois maléable ("A Testament") et manipulateur ("Carte Blanche", "The Enemy"), histoire d'en tirer des leçons et emmener tout le monde vers le haut. Les textes de Caroline sont donc à la fois destinés aux victimes d'un système (opprimées malgré elles) qui lui, a été mis en place par des antités malveillantes qui ne sont jamais clairement citées. Le morceau qui donne son nom à l'album en deviendrait presque un hymne avec son final repris en choeurs tel un credo ("A Shade Of My Former Self"). En gros, ça parle à peu près à tout le monde et chacun s'y retrouvera plus ou moins, un moyen facile de rallier la populasse dans ses rangs. Et ça ressemble quand même un peu... à Walls Of Jericho justement.

The Charm The Fury frappait donc fort avec ce premier album à la fois puissant et accessible. Sans complexicité abusive, les riffs y sont d'une étonnante efficacité. Enfin, il est évident que Caroline est LE point fort du groupe, tant par son physique que par ses capacités vocales désormais reconnues. Un brin facile parfois, il n'en reste pas moins que ce Shade Of My Former Self est un très bon album de Métalcore.

27/10/2015

[Vidéo] Deluxe : "Shoes"

Il n'est jamais trop tard pour la bonne humeur de Deluxe. Le dernier clip du groupe originaire d'Aix-en-Provence est sorti et annonce le second album Stachlight qui devrait sortir début 2016, toujours chez Chinese Man Records, le label ayant véritablement le vent en poupe en ce moment ! On y retrouve des "images d'archive", des débuts du groupe (avec notamment les tournages de divers clips dont celui pour "My Game") à son passage en studio pour ce deuxième album, tout ça dans une ambiance de colonie de vacances et de sourires communicatifs. Des images qui révèlent par ailleurs les diverses collaborations avec IAM, - M - ou encore Nneka pour la réalisation de cette galette. Et on a plutôt hâte de voir (ou plutôt d'entendre) ce que ça donne !





26/10/2015

[Live Report] Plèvre + Euglena (Le Trokson - Lyon)

C'était pourtant un vendredi comme les autres, qui avait plutôt bien commencé. Une journée de boulot sans encombre majeure. Mais voilà, tout ne roule pas toujours comme sur des roulettes.

Ceux qui ont pris l'habitude de lire ce genre de billet le savent : j'ai des goûts de chiotte et j'aime aller à des concerts de merde. Histoire de ne pas déroger à la règle, j'avais décidé ce soir-là d'aller écouter un peu de poésie. Sur le papier, ça s'annonçait plutôt bien : un peu de cantiques russes (en anglais ?) chantonnés par Euglena et un peu de bons sentiments et de joie de vivre signés Plèvre. Rien de mieux pour passer une bonne soirée, en somme. Que d'illusions !

Date : le 23 octobre 2015. Lieu du méfait : Le Trokson, à Lyon. Le genre d'endroit tellement mal famé en cette capitale des gaules que les concerts y sont gratuits. C'est dire si les groupes qui s'y produisent ont la renommée qu'ils méritent ! Plèvre doit s'y sentir comme dans son berceau pour avoir envie d'y débuter sa tournée en compagnie des russes d'Euglena et de ne même pas avoir la politesse de les laisser jouer en premier. Peut-être parce que les russes ont tellement peu de savoir vivre qu'ils ne savent même pas aligner deux mots en français et qu'ils méritaient bien de ramasser les miettes en fin de soirée. On peut toutefois échanger avec eux en anglais - pour les chanceux - sur leurs ambitions et leurs petits bonheurs dans la vie.

Mais revenons à nos moutons. Arrivée sur place dans les temps, vers 20h30. L'heure à laquelle les festivités devaient débuter. Mais comme le mot "ponctualité" ne fait pas partie du vocabulaire des musiciens (ni des lyonnais, en général) et que ces mecs-là respectent moins leur public que le barman qui fait son chiffre sur les pauvres imbéciles venus se saouler pour supporter leur musique, il faudra boire plusieurs godets avant de profiter des douceurs sonores que les deux groupes ont concoctées.

Plèvre au Trokson en février 2015 pour sa tournée avec Anna Sage
Alors on boit, on discute. Tout est calme. Puis, soudainement, il se trame quelque chose à l'intérieur et on est invités à descendre à la cave, un lieu qui met tout de suite dans l'ambiance joyeuse et gaie que seules des soirées de ce genre peuvent offrir. On nous invite quand même à donner quelques piécettes à l'entrée, sans doute pour payer les bières des musiciens pour les jours qui suivent vu que ces bougres ont la prétention d'aller se produire dans plusieurs pays d'Europe. L'Euro Tour d'octobre 2015, que ça s'appelle. Et ça risque de faire exploser les compteurs du nombre de personnes atteintes de surdité dans les contrées d'Europe orientale...

On sent que les moyens financiers sont faibles : pour seul éclairage, une lampe de chantier vacillante et pendue au plafond, histoire de nous donner le mal de mer dans un endroit qui ressemble pas mal à une cale de négrier. Il y a aussi un stroboscope posé sur le sol. Mais on peut pas vraiment dire que cette merde éclaire grand chose. Nos ombres font des va-et-vient sur les murs, à la lueur de cette lanterne, tandis que les premières notes vrombissent des amplis poussés au maximum. Et ça commence. Pauvres larves que nous sommes. Violent, brut, rapide. Comme on s'en doute quand on a déjà écouté l'EP de Plèvre (en versant quelques larmes), ça tape vite et ça tape fort. Et on ne parle pas ici uniquement du batteur. Oui, parce que même les gratteux - qu'ils soient bassiste ou guitariste - aiment taper avec leurs poings sur leurs micros d'instruments à manche déjà bien malmenés. Un truc tellement improbable qu'il donne un peu de cachet à toute cette pitrerie.

Tu as des bouchons d'oreille ? Tant mieux pour toi. Tu as oublié tes bouchons d'oreille ? Tant mieux pour toi aussi car tu ne louperas pas une miette du spectacle sonore qui vient transpercer tes tympans avec une violence assez peu commune. Tu essaies donc de te réfugier dans le fond, car tu estimes que les corps présents autour de toi vont absorber les ondes sonores se répercutant sur les murs et la voûte de cette maudite cave. Raté. T'en prends plein la gueule, comme tout le monde, et c'est finalement pas si désagréable que ça. C'est plutôt étrange et le spectacle visuel que propose le groupe (dont tu loupes quelques bribes tout ça parce que, comme un con, tu t'es mis en retrait dans le fond justement) donne vie à une musique à peine supportable et des textes incompréhensibles. Au bout de quelques deux ou trois morceaux, ton corps s'est habitué et apprécie presque ce qu'il supporte. Ce n'est pas que tu es devenu masochiste. C'est simplement que tu commences à percevoir le petit côté fun et intéressant de la chose.


Plèvre jouera dix morceaux. Un vrai marathon dont les athlètes sont bel et bien les quatre gus qui sont face à leurs amplis, comme possédés, et qui fondent devant toi comme neige au soleil. C'est sûr que dans ce genre d'évènement, ce n'est pas vraiment le public qui transpire le plus. Faire un pogo là-dessus ? N'y pense même pas, à moins que tu saches imiter le marteau-piqueur à la perfection. Finalement, tout ce vacarme s'achève comme il avait commencé : soudainement. Tu as l'impression d'avoir retrouvé l'ouïe (et la vue une fois que le stroboscope a lâché son dernier flash). La salle applaudit l'effort et tu te rends compte qu'il y a quand même un paquet de monde autour de toi. Plèvre n'excelle sans doute pas dans les caresses auditives mais on peut dire que la com' est un sujet plutôt bien maîtrisé.

Euglena lors d'un concert quelque part en 2013.
Juste le temps de remplir ton godet et c'est parti pour le second service. Mother Russia a pris possession des lieux et les russes d'Euglena entament les hostilités de la même manière que Plèvre : de façon violente. Toutefois, la musique d'Euglena est davantage teintée de passages aux sonorités Sludge et Drone. Ce n'est pas vraiment plus lent, non. Ne vas pas croire que tu vas davantage faire le mariole avec un pogo ou des pas de mosh bien placés. De toute façon, tu ne tiendrais pas longtemps car il y aurait bien un type pour t'en coller une si l'envie te prenait de vouloir faire ça. Que ce soit Plèvre ou Eugena, tu es là pour le spectacle, pour écouter et observer, putain. Et prendre une bonne leçon au passage.

Euglena, sans avoir à rappeler que ces mecs-là sont russes (de Saint Petersbourg plus précisément), c'est un peu le genre de groupe qui s'est dit : "On va faire de la musique de merde, mais pour pas qu'on nous fasse chier, on va trouver un mec bien balèze et le mettre au chant, histoire d'être pépère". En effet, ce gars-là, t'as pas trop envie de le croiser quand il est dans un mauvais jour ou tout simplement de lui chercher des noises. En plus d'être doté de cordes vocales plutôt robustes, l'animal dispose d'un physique suffisamment imposant pour te faire adhérer assez rapidement à ses textes. On n'y comprend pas grand chose mais on sent que ça vient de bien profond dans son âme et qu'il n'y a pas que de la joie dans ses tripes. Moi qui croyais que la Russie était pourtant un pays où il faisait bon vivre et où on chantait du t.A.T.u. à tous les coins de rue, me voilà tombé de haut.

On en prend donc plein les oreilles, une fois de plus, et comme on commence à être habitué, la pilule passe plutôt bien. Les russes sont apparemment bien contents de voir autant de monde confiné dans cette cave pour venir voir leur set et s'accorderont même un mini rappel en jouant un dernier morceau de clôture après une courte pause. C'est généreux et on sent que l'ambiance est bonne malgré la forte odeur de sueur qui commence à se faire sentir sous cette voûte.

Alors, en sortant, tu essaies d'en savoir un peu plus sur qui sont les mecs qui ont joué pendant la soirée. Tu te dis qu'ils sont peut-être à fond dans leurs personnages, tristes à vouloir se pendre et adorant Satan comme personne mais non, ces gars-là sont calmes et gentils comme des chatons. Bande de vendus ! Si gentils qu'ils prennent même le temps de discuter avec toi si l'envie t'en prend. et sont même prêts à faire du zèle en signant le moindre produit merdique qu'ils te proposent d'acheter au merch'. Décevants, je te le dis !


Soyons sérieux un instant. N'est pas n'importe qui celui qui veut aller voir ce genre de groupes à un concert. Et comme c'était mon dépucelage en la matière, je vais la faire courte : certes, c'est fort, rapide, violent, ça fait pas marrer et ça ne pousse pas trop à la communion avec tes semblables pendant le concert. Mais le spectacle est singulier, puissant, dérangeant presque. Et l'ensemble en devient d'un intérêt tout particulier et attise aussi bien les sens que la curiosité. Et le plus dingue, c'est qu'aucun acouphène n'aura été à déplorer le soir en se couchant ou le lendemain au réveil, preuve que ce n'est finalement pas le bout du monde que d'aller écouter "ça". En plus de ça, les gars qui "jouent" ce genre de musique sont parfois amicaux et souriants, en plus d'être accessibles pour discuter de tout et de rien autour d'une bière en fin de soirée.C'est sûr qu'il faut être un poil masochiste pour aller chaque semaine à ce genre de concert mais l'expérience est unique et toute personne aimant assez la musique tout en étant suffisamment curieuse se doit de braver le bruit et la violence de ce type de soirée au moins une fois. Pour voir et entendre. Non. Pour la vivre, finalement. Et puis, ce qui compte, c'est que j'ai survécu, donc ça doit être à la portée de n'importe quel autre imbécile venu.

Merci donc aux deux groupes et plus spécialement à Plèvre pour les mots d'amour (cc!). Les crédits de la première photographie reviennent à monsieur Hazamodoff et vous pouvez aller voir le reste de ses photos sur sa page Flickr, notamment les photos d'un des concerts de Plèvre avec Anna Sage en début d'année 2015.

25/10/2015

[Vidéo] Raised Fist : "Chaos" (lyrics)

Avec la sortie de son sixième album From The North en janvier 2015, Raised Fist revient dans la danse et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'Epitaph Records met le paquet. Entre une imposante tournée lancée dans la foulée de cette sortie et un clip pour le titre "Flow" qui avait notamment servi de "promo" à From The North, c'est maintenant au tour de "Chaos" de profiter d'images tournées cette fois en noir et blanc. Une vidéo où les ressemblances entre Bear Grylls et Alexander sont plus que frappantes : le frontman suédois se promène effectivement dans les bois, plonge dans l'eau et défonce murs et rochers à grands coups de pied. En ce qui concerne les paroles de ce morceau, il est question de remettre en cause la part d'humanité de ces hauts responsables aux salaires exorbitants et dont on entend si souvent parler... Avec un clin d'oeil à "City Of Cold" qui figurait sur Veil Of Ignorance, l'album précédent datant de 2009.

"Six-figure salary and still not fed with insanity.
Sound like your are mentally ill and I still wonder why you keep chasing the dollar bill.
 So fix your lips your hips, acting like 20 and you can't come to grips
With the plague ordinary people call age.
You are working overtime, as a banker.
Organized crime, leather shoes, expensive watch,
Big mansion, still you cry at night.

How sweet, your kids in the backseat while you smoke and work on the next tweet.
Everyone in the gang so happy, then it ends with a bang.
A piece of processed food in the corner of your mouth,
When you pushed her south and because the man that you did not plan.

It was like you could not command your own body.
You could not withstand.
Done, when done, cash in the hand, zip your pants up,
Back to happy marriage and family land.

Let it be said, you should be dead.
Let it be said, they should be dead.

When i feel down and low, in the city of cold where the snow falls, 
And no flowers seem to grow.
We try to go out on tour, we try to ignore the insecure media whores
Burning out of control."



22/10/2015

[Vidéo] A State Of Mind ft. MF Doom : "Masking"

Nouveau clip animé pour A State Of Mind avec "Masking" extrait de The Jade Amulet, le dernier album du groupe sorti le 16 octobre 2015. Un album concept entièrement réalisé sans sample - fait plutôt rare pour du Hip-Hop - et enregistré de façon analogique (sur bandes) qui nous invite à suivre Shalim, un personnage confronté à divers autres protagonistes, au fil d'une bande-dessinée animée et agrémenté de différents featurings. Dans "Masking", MF Doom interprète le roi tyran King Dumile qui asservit le Royaume de Vabaria. Une sorte de conte aux influences orientales très marquées. "Masking" est le chapitre 14 de cet album et arrive justement quelques mois après le clip pour "Dilemma", huitième chapitre de The Jade Amulet.

21/10/2015

[EP] Anup Sastry : "Ghost"

Artiste : Anup Sastry
EP : Ghost
Sortie : 2013
Genre : Métal Progressif, Expérimental, Instrumental, Djent
Label : Autoproduction
♥♥(♥)
> Ecouter et télécharger l'EP sur BandCamp <

De qui on parle ? D'un batteur américain. Anup Sastry, c'est l'homme aux yeux qu'on ne rate pas - qu'on ne peut pas rater - sur les différentes photos des groupes dans lesquels il a pu jouer. Souvent espiègle, le bonhomme est connu pour ses nombreuses grimaces et autres "gros yeux qui font peur". Bref. Heureusement pour lui, on ne le connaît pas uniquement pour ça mais plutôt pour son travail derrière une batterie. Depuis la sortie de ce premier EP en 2013, Anup a joué au sein de formations comme Intervals, Skyharbor ou encore Monuments (prenant la place de Mike Malyan suite à son départ du groupe britannique courant 2015) et s'est aussi fait connaître grâce à des vidéos postées sur Youtube.

Une méthode particulière. Le travail en solo d'Anup est plutôt particulier puisqu'il n'est pas du tout guitariste et que pour faire de la musique qui ressemble un minimum à du Métal, il faut un peu de cordes grattées. Il compose donc sa musique par ordinateur en enregistrant ses notes de guitare une à une, puis les place sur ses lignes numériques pour obtenir des mélodies. Une forme de composition un peu bâtarde pour tout musicien qui se respecte mais tout cela n'est qu'un prétexte pour Anup qui montre ensuite ses talents de batteur sur ses propres lignes. Une façon comme une autre de palier à des lacunes qu'il reconnaît aisément et ainsi composer sa musique de A à Z, en toute humilité.

Musicalement, ça donne quoi ? Du Métal instrumental aux sonorités clairement progressives et djenty. De par sa méthode de composition, la musique d'Anup possède un aspect très robotique, synthétique, voire aseptisé, qui fait toute son identité. Un point fort dans le sens où cela lui permet de se démarquer de ce qui se fait habituellement par d'autres groupes ou guitaristes mais un gros point faible car limitant les qualités sonores de cette fameuse musique. On perd donc le côté organique d'une guitare jouée aux doigts et plectre (à l'exception de quelques très jolis passages comme sur la seconde moitié de "Crystal"), avec ses petites imperfections que l'enregistrement peut laisser entendre parfois. Mais comme dit plus haut, tout cela n'est qu'un prétexte pour Anup qui se sert de ces lignes numériques de guitare et basse pour ensuite laisser exprimer son jeu sur les cymbales et fûts. Et c'est là que tout le travail en amont prend son sens : Anup s'avère être un animal, tant dans la technique que dans la rythmique ou l'habillage musical par le biais des percussions. Entre les roulements improbables ("Limitless"), une double pédale inarrêtable ("The Boss Level" avec ses gros sabots) et un style très "animal" ayant fait son petit buzz dans le monde de la vidéo de playthrough sur Youtube, Anup n'a pas mis longtemps à se faire une réputation. Et celle-ci est méritée. Malgré cela, ce premier EP propose des morceaux certes différents, aux riffs et ambiances diverses, mais les sonorités de guitare sont dans l'ensemble toujours les mêmes, ce qui, après un nombre important d'écoutes, finit par lasser. Dommage.

Un premier EP culotté, maîtrisé et surtout réalisé de A à Z par un seul homme qui, en plus, n'avoue ne savoir jouer que d'un seul instrument. En toute humilité, Anup Sastry fait sauter ses lacunes et démontre qu'il est possible de composer de la musique sans savoir véritablement jouer de la guitare ou de la basse. Comptant sur un réel talent et une technique difficiles à critiquer, le batteur qu'il est propose ici un généreux premier EP, en téléchargement libre, permettant de découvrir son univers musical et sa méthode de travail très singulière. Une curiosité à écouter au moins une fois, pour se faire une idée.

20/10/2015

[Vidéo] Lindemann : "Fish On"

Non, vous ne rêvez pas : ce sont bien des femmes pratiquement nues qui courent poursuivies par des êtres couverts de poils - à cheval et armés de filets de pêche - que l'on peut voir dans ce clip... On était habitué aux clips très soignés de Rammstein et il faudra aussi compter sur ceux de son leader Till Lindemann qui s'est lancé dans une carrière solo. Dans ce clip à la photographie et aux costumes/décors magnifiques, des chasseurs humanoïdes partent à la "pêche" pour capturer des femmes. Pourquoi ? Regardez plutôt ce clip au ton décalé qui vous fera peut-être sourire ou, au pire, hausser un sourcil, pour avoir la réponse. Till Lindemann a sorti son album Skills In Pills en juin 2015 en collaboration avec Peter Tägtgren (fondateur de Hypocrisy et PAIN) qui "aide" notamment le frontman allemand à chanter en anglais.

19/10/2015

[Live Report] Limp Bizkit + Pop Evil (Transbordeur - Lyon)

Retour sur la soirée lyonnaise du 18 juin 2015 au Transbordeur pour un concert aux allures de retour vers le passé.

C'est à défaut de pouvoir aller voir System Of A Down à la Halle Tony Garnier (à Lyon aussi, donc) que la décision de se rabattre sur Limp Bizkit, qui était de passage au Transbordeur quelques semaines plus tard, a été prise. Un mal pour un bien quand on connaît l'acoustique de la Halle Tony Garnier... Une façon aussi de se rassurer quand on a raté une setlist de trente-six morceaux (!!!) jouée par l'un des groupes de Métal les plus emblématiques des années 1990 et 2000 (je parle de SOAD, hein, pas de Limp Bizkit).

On aura beau dire ce qu'on veut, Limp Bizkit est quand même un groupe largement en-dessous de System Of A Down, que ce soit musicalement ou au niveau des textes. Après, peut-on comparer deux groupes qui n'ont pas grand chose en commun, finalement ? Limp Bizkit, pour beaucoup, c'est un peu une blague musicale : un groupe qu'on a tous écouté à une époque de notre vie, plus ou moins longtemps, avec plus ou moins d'amour. Mais un groupe qu'on a aussi aimé détester au fil du temps à cause d'albums à l'intérêt de plus en plus limité, voire douteux (référence ici à l'évolution musicale suivie jusqu'à Results May Vary paru en 2003), et un style nous rappelant bien trop souvent qu'on a été jeunes et cons (en plus d'avoir eu des coupes de cheveux super moches, pour certains d'entre nous). C'était donc par pure curiosité et aussi pour l'expérience de voir un groupe américain qui a marqué la jeunesse de beaucoup d'entre nous que je me suis accordé une telle dépense pour une place de concert (quarante-deux balles, ça fait un peu mal au cul quand même !).

Pour l'ouverture, Limp Bizkit avait confié la première partie à Pop Evil, un groupe dont je n'avais jamais entendu parler. Cette formation originaire du Michigan existe pourtant depuis 2001 mais c'est lorsque je l'ai découverte sur scène que j'ai rapidement compris pourquoi mes oreilles n'étaient jamais tombées dessus : un "concentré de Rock américain assurant un show... à l'américaine. Attention : c'est évident que ces termes sont un peu "bâtards" dans le sens où Limp Bizkit fait aussi dans le grandiloquent à la sauce USA. Mais Pop Evil évolue davantage dans une sorte de Hard Rock que j'aime bien mettre dans la même case que des choses comme Nickelback (qui eux, sont canadiens). Le genre de truc qui ne fait plus vibrer grand monde de nos jours. En tout cas pas moi. Je reconnais toutefois que si j'avais découvert Pop Evil entre mes douze et quatorze ans, j'aurais sans doute fortement apprécié. Ou si j'en avais cinquante... Bref.


Tout comme dans cette vidéo d'un Live du groupe datant de 2013, Pop Evil "assure le show" d'une façon qui ferait presque sourire. Tout comme la personne qui a filmé ces images, il y a fort à parier que la plupart des gens ont passé leur temps à regarder le batteur, véritable comédien sur scène. Un détail qu'on pourrait critiquer tant ça frise la parodie mais il faut bien admettre que cette curiosité aura été un véritable atout pour Pop Evil, permettant au groupe de capter l'attention du public. Surtout quand on suppose que la majorité des gens présents lors de cette première partie n'attendait que le passage de Limp Bikzit. Et ça, Pop Evil en était sans aucun doute conscient. Malgré tout, les gars ne perdent pas le fil et arriveront même à chauffer la salle avec des morceaux bien placés. Rien à voir avec Limp Bizkit, certes, mais la musique de Pop Evil fera tout de même des heureux. Et tant mieux pour eux.

C'est après un entracte de bien vingt minutes que Limp Bizkit fait son entrée. Wes Borland est costumé en une sorte de desperado-clown coloré et kistch à souhait tandis que Fred Durst arbore des bracelets anti-transpirants aux couleurs Bleu-Blanc-Rouge, histoire de bien faire plaisir à un public français chaud comme la braise. La salle est bouillante et tous les trentenaires viennent de rajeunir de dix ou quinze ans en quelques secondes. Comme si une bande d'ados venait voir le boys band du moment, c'est l'effervescence dans la fosse dès les premières notes de "9 Teen 90 Nine" et un retour dans les 90's pour le plus grand bonheur de ceux qui écoutaient Limp Bizkit à ses premières heures. La setlist aura d'ailleurs été assez couillue dans le sens où le groupe a préféré jouer une large palette de morceaux s'étalant sur toute sa discographie plutôt que de se limiter aux plus gros tubes qui ont fait sa renommée (et qui sont pour la plupart issus des premiers albums). On a donc eu droit à des titres comme "Why Try" (de l'album Gold Cobra), "Full Nelson", "Livin' It Up" ou encore le mièvre mais très racoleur "Behind Blue Eyes" que la fosse aura repris d'une seule voix.

Mais le spectacle ne s'arrête pas là. Pour bien marquer son passage en la capitale des gaules, Fred Durst s'accordera une promenade dans la salle du Transbordeur, descendant d'abord dans la fosse pour remonter l'intégralité des estrades et se pavaner au milieu d'un public qui ne s'y attendait pas vraiment. Entamant son petit tour d'honneur sur "Livin' It Up", le frontman débutera carrément "My Way" pendant sa descente des marches, laissant les musiciens seuls sur scène. Un véritable cadeau quand on sait le nombre de groupes qui se cantonnent à leur set et ont une relation très limitée avec le public. Ce soir-là, c'était un véritable festival !

Limp Bizkit n'a pourtant pas la réputation d'être très sympa avec son public. Certains se demandent même parfois s'il n'y a pas un peu de "foutage de gueule" de la part du combo tant ses réactions sont un peu borderline. Fred Durst aura d'ailleurs laissé sous-entendre lors de cette soirée, sur scène, qu'il laisserait le public choisir les morceaux que le groupe jouerait. Beaucoup de monde dans la fosse - adeptes du premier album - ont réclamé "Pollution". Sans succès. Et lorsque le public laisse exprimer sa tristesse, Fred n'est pas vraiment avare en "fuck you" ou autres middle fingers. Mais si on admet que Limp Bizkit n'a jamais fait dans la dentelle et est plutôt loin de se prendre au sérieux (jusque dans le titre de ses albums : Chocolate Starfish and The Hot Dog Flavored Water faisant à la foi référence à l'anus humain et à une private joke de Wes Borland), on est largement capable d'encaisser. Car même si le groupe n'aura pas joué autant de morceaux que SOAD à la Halle Tony Garnier, on aura quand même eu droit aux cultissimes "Nookie", "My Generation", et les incontournables "Break Stuff" et "Take A Look Around". Les américains sont même arrivés à placer "Boiler", un morceau relativement long pour un concert de ce genre.

Alors, certes, Limp Bizkit, ça vaut ce que ça vaut. La place était relativement chère, aussi. Mais c'était quand même super sympa de voir ces mecs-là en chair et en os avec nos yeux d'adultes et nos cerveaux redevenus ados pour une soirée. Une bonne expérience de concert où, malgré ce qu'on peut entendre dire, Fred Durst aura été plutôt généreux avec le public et surtout disponible pendant le set, ne se limitant pas seulement à l'espace de la scène. Un truc qui fait d'autant plus plaisir qu'il aurait été facile pour un groupe comme Limp Bizkit de "faire son truc" sans fioritures et se limiter au minimum syndical après tant d'années de longévité et un nombre conséquent de concerts dans les pattes. Non, ce soir-là, le groupe aura fait vibrer le public du Transbordeur et on peut supposer que les américains y ont pris tout autant de plaisir que nous.

Crédits photo : David Heang (Page Facebook) pour le cliché en haut de page. Vous pouvez visionner l'album de cette soirée sur SoulKitchen.
Remerciements aussi à Kymmo (Page Facebook) pour ses photographies. Vous pouvez aller voir l'intégralité de ses photos de cette soirée via son album Flickr.

14/10/2015

[Vidéo] Chinese Man ft. Tumi & Khuli Chana : "Pills For Your Ills"

Alors que tout le monde a les yeux rivés sur son smartphone et que l'Oculus Rift et la réalité virtuelle ont le vent en poupe, Chinese Man vient de sortir un clip en vue subjective en plein dans l'air du temps. Une promenade dans le tram et les rues de Marseille, de la corniche au Palais Longchamp, où les écrans sont omniprésents et n'affichant que les visages de Tumi Molekane et Khuli Chana reprenant un "Free Your Mind !" fédérateur. Un clip visuellement très sympa et surtout baigné de soleil qui nous rappelle bien tristement que l'été... c'est terminé. "Pills For Your Ills" est extrait de l'album "The Journey" en collaboration avec Tumi (qu'on avait déjà pu apprécier avec le morceau "Once Upon A Time") qui sortira courant octobre 2015.

11/10/2015

[Vidéo] KIZ : "Est-ce que tu sang ?"

On commence à bien connaître KIZ, le duo composé d'Alice Chiaverini et Marc Parodi. Après avoir sorti quelques vidéos pour se faire connaître et où on découvrait l'esprit créatif de ces deux touche-à-tout (revoir les vidéos pour les génériques de séries télé ou d'autres clips via la page Youtube du groupe), KIZ sortira bientôt un premier EP comprenant le morceau "Est-ce que tu sang ?" pour lequel une vidéo avait déjà été tournée (et qui a apparemment été supprimée). Mais c'est un clip officiel qu'on voit débarquer aujourd'hui et bien que tout cela soit moins "sanglant" que la précédente vidéo, c'est toujours agréable de voir comment le duo interprète sa vision de la séparation. Affaire à suivre prochainement : l'EP sortira le 27 novembre 2015.

08/10/2015

[Vidéo] Ez3kiel : "L'Œil Du Cyclone"

On parle souvent des images qui viennent "habiller" une musique. Mais il arrive parfois qu'on ait davantage l'impression que c'est l'inverse. C'est un peu le cas avec le dernier clip d'Ez3kiel pour le titre "l'Œil du Cyclone" extrait de l'album LUX sorti en 2014. Une animation linéaire réalisée par Masanobu Hiraoka, poétique et surréaliste où les différentes passages figuratifs sont liés entre eux par des transitions tout droit sorties de la tête de l'artiste. Ce choix de rythme continu ne correspond évidemment pas vraiment à celui de la musique, voilà pourquoi on peut avoir l'impression que le travail graphique semble indépendant à la musique ici. Dans tous les cas, le travail d'animation est remarquable et permet de se plonger dans presque cinq minutes où on est constamment surpris par l'imaginaire de Masanobu Hiraoka. Découvrez le reste de son travail via sa page Vimeo.

07/10/2015

[Live Report] God Is An Astronaut + Young Cardinals (CCO Villeurbanne / Lyon)

C'est en réécoutant l'EP de Young Cardinals et un album pris au hasard dans la discographie de God Is An Astronaut (l'album éponyme sorti en 2008, en l'occurrence) que je me suis soudainement souvenu de cette soirée vraiment sympathique qui s'est déroulée entre les murs du CCO de Villeurbanne le 29 avril 2015.

Une soirée placée sous le signe du Rock Progressif mais décliné sous deux formes bien différentes, les irlandais de GIAA préférant la musique instrumentale pour s'exprimer.

Le CCO de Villeurbanne fait partie de ces salles lyonnaises trop petites pour de grosses têtes d'affiches mais parfaitement adaptées pour des groupes de qualité désireux de se produire dans de bonnes conditions. Au même titre que le Warmaudio ou le Marché Gare, la capacité modeste de cette salle permet de se retrouver en comité restreint pour profiter au mieux des artistes.

C'est donc dans une ambiance chaleureuse qu'une petite bande d'environ 150 personnes s'est retrouvée pour passer la soirée en compagnie de deux groupes plutôt méconnus du grand public. Les Young Cardinals n'avaient à leur compteur qu'un EP de quatre titres mais ce petit recueil aura suffi aux lyonnais pour se faire un (petit) nom. Une renommée ayant pris davantage d'ampleur depuis la signature chez Send The Wood, le label indépendant basé à Montpellier. Comme d'habitude, les lyonnais pétaient le feu et étaient très fiers de partager la scène avec God Is An Astronaut. Une soirée avec un goût tout particulier pour les petits protégés de Fabrice Boy (toujours aux manettes de balances très bien faites pour une réussite sonore notable), le groupe fêtant son dernier concert avant de s'enfermer en studio pour enregistrer son premier album. Lors de cette soirée, le groupe aura joué sept morceaux dont six de ce futur opus et l'incontournable "Eyes Wide Open" extrait de l'EP Lights | Burns | Despair. Une très belle façon de se faire une idée de ce que les Young Cardinals ont sous le capot et qu'on pourra découvrir prochainement. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cette galette promet du lourd. Malgré un début de soirée où la fosse sera restée plutôt timide, le groupe réussira à chauffer tout le monde avec ces fameuses nouvelles compos qu'on a hâte d'entendre dans les conditions optimales que peuvent offrir un bon casque audio et un fauteuil digne de ce nom. Un set toujours aussi bien exécuté, très pro, vivant malgré le côté shoegaze de la musique du groupe, qui gagne en cachet avec le temps, à l'image de Jordan qui s'était tondu la tête pour l'occasion, abandonnant ses cheveux longs mais vivant ses textes sur scène avec toujours autant de passion. Comme il l'a déjà été dit (à l'occasion du concert du groupe au Marché Gare quelques mois plus tôt notamment), Young Cardinals semble très bien parti pour devenir un groupe de gros calibre dans les mois ou années à venir.


Sont ensuite arrivés les irlandais de God Is An Astronaut, un groupe emblématique du Post-Rock et Rock Progressif à tendance atmosphérique de la scène mondiale. Le groupe, qui devait jouer à Lyon en fin d'année 2014, avait été contraint d'annuler quelques dates de sa tournée (dont celle de Lyon justement) en raison de l'inaptitude de son batteur à pouvoir jouer pour des raisons médicales suite à une infection due à des piqûres d'insectes aux jambes. On attendait donc avec impatience le passage des irlandais pour un concert en terre lyonnaise.
Déjà huit albums au compteur et un nombre impressionnant de compositions qui prouve que le quatuor n'est pas en manque d'inspiration malgré une musique sans parole. Ou plutôt sans texte. Car la présence des micros sur scène venait rappeler que les irlandais donnent de la voix pendant certains de leurs titres, y ajoutant ces nappes spectrales, comme soufflées, qui font toute l'identité de leur musique.
Mais ce qui fait aussi le charme de God Is An Astronaut, c'est l'humanité (et la simplicité oserai-je dire) qui se dégage de ses membres. Outre les deux frangins Kinsella qui communiquent aisément avec le public, manifestant une joie évidente d'être sur scène, certaines personnes (dont les Young Cardinals) rapporteront que ces gars-là sont des "crèmes", des gens adorables avec qui il était très agréable de passer du temps. Les irlandais ne manqueront d'ailleurs pas de saluer les membres du groupe lyonnais pendant leur set, sans oublier d'arborer un t-shirt à l'effigie des Young Cardinals. Une dédicace qui en dit long sur les relations qu'ont pu créer les deux formations en quelques dates seulement.
Concernant le set, pas grand chose à dire. C'était une véritable expérience que de voir cette musique instrumentale prendre vie sous les yeux d'un public qui a manifestement apprécié la prestation. D'un prime abord plutôt intimiste et calme, la musique de God Is An Astronaut se voit métamorphosée sur scène, portée par des bonhommes ne regardant pas que leurs pieds en jouant et libérant une énergie communicative. Et tout ça en n'étant pas avares en remerciements et petits mots glissés entre chaque morceau. Une setlist variée, reprenant certains titres emblématiques tels que "The End Of The Beginning", "Fragile" ou encore "Forever Lost", avec trois morceaux plutôt pêchus comme "Vetus Memoria" extraits du dernier album Helios | Erebus sorti en 2015, sans oublier une conclusion jouissive sur "Suicide By Star", une tuerie. Sans aucun doute le titre le mieux adapté pour terminer un concert de cette qualité.

Young Cardinals
God Is An Astronaut
Une soirée dont on se souvient avec délice, où reignait une ambiance conviviale et où le son était vraiment très bon. Il n'y a parfois pas besoin d'une affiche chargée pour faire d'un simple concert une grande soirée quand la qualité prime sur la quantité et Sounds Like Hell l'a bien fait comprendre ce jour-là. Un souvenir certes flou mais qui ne donne qu'une envie : se réécouter la discographie de God Is An Astronaut et surtout patienter jusqu'à la sortie du premier album des Young Cardinals.

Remerciements, donc, à l'association Sounds Like Hell pour proposer des soirées de cette qualité. Remerciements aussi à Kymmo Photographie pour ses jolis clichés et n'hésitez pas à aller voir l'album photo de cette soirée dans son intégralité sur sa page Flickr. Remerciements aussi à Fabrice Boy pour l'attention qu'il porte à nos tympans et sa gentillesse ainsi qu'aux membres de Young Cardinals pour les quelques mots échangés lors de cette soirée.

01/10/2015

[Vidéo] Shuffle : "Withdrawal"

Que se passerait-il dans la tête d'un gosse après avoir trouvé un flingue dans une poubelle ? C'est par ces quelques mots qu'on pourrait résumer le clip de Shuffle pour le morceau "Withdrawal". Un clip bien réalisé qui fait office de jolie promo pour le groupe originaire du Mans ainsi que pour sa musique. Si vous ne connaissez pas Shuffle, sachez seulement que le groupe n'a sorti qu'un EP puis un album en début d'année 2015 et qu'il n'en a pas fallu davantage au combo français pour se faire remarquer, notamment pour ses influences typiquement américaines. L'écoute de quelques morceaux suffit à se faire une idée : on y trouve du Rock et du Métal Alternatif, un poil de Rap (notamment dans le chant) et un soupçon de Progressif. Le tout fait penser à un mélange assez improbable entre des groupes comme Incubus et Ace Out, en passant évidemment par tout ce que le Néo Métal a pu pondre lors des années 1990. Un groupe français de plus à découvrir !