30/08/2015

[Album] Tesseract : "One"

Artiste : TesseracT
Album : One
Premier Album
Sortie : 2011
Genre : Métal Progressif, Métal Atmosphérique, Djent
Label : Century Media
Morceaux à écouter : Acceptance, Deception, Perfection
♥♥♥♥(♥)
> Ecouter l'album sur Youtube <

Quelles origines ? C'est tout naturellement qu'on se tourne vers TesseracT (ou Monuments) après avoir écouté FellSilent et son album unique The Hidden Words sorti en 2008, le groupe s'étant séparé peu après, en 2009. Tandis que John Browne monte le projet Monuments (voir le premier EP), Acle Kahney se consacre au groupe TesseracT en parallèle de FellSilent, bien avant la séparation de ses membres. Profitant d'un certain talent à la guitare et participant largement à la démocratisation du genre Djent, Kahney aura donc officié dans deux formations en même temps avant de mettre toute son énergie dans le groupe que voici.

Vous avez dit "complexe" ? Un nom pareil, ça ne s'invente pas. Et on laissera le soin aux masochistes et autres fans de mathématiques et géométrie dans l'espace d'aller tenter de comprendre comment ce truc tout droit venu de la quatrième dimension fonctionne ! Tout est pourtant sur Wikipedia mais il faut bien admettre que ce n'est pas à la portée du premier imbécile venu. Et finalement, quoi de mieux qu'un "objet" aussi complexe pour représenter une musique qui l'est tout autant (par complexe, mieux vaut comprendre technique et, de ce fait, peu accessible). Car si certains groupes se veulent être les fiers représentants du Djent, TesseracT fait sans aucun doute partie des pionniers du genre avec Acle Kahney en fer de lance. En résulte une musique très technique, donc, mais qui ne tombe pas dans la branlette de manche pédante (ou de baguettes et pédales) afin de rester écoutable. Du contre-temps, de la basse avec pas mal de slap, des accords sortis parfois du trou du cul d'un manche (même si depuis, on a entendu bien plus original) mais l'ensemble ne tombe pas dans la leçon prétentieuse et on doit certainement ça à l'état d'esprit des membres du groupe. Le flegme britannique, sans doute.

Musicalement, ça donne quoi ? Du Métal, ça c'est un fait. Mais pas n'importe lequel. Plutôt que de prendre la voie d'un Djent bourrin comme l'avait introduit FellSilent, TesseracT fait le pari de mélanger des nappes aériennes et atmosphériques à des riffs polyrythmiques et autres éléments bien plus... énergiques. Le résultat aurait pu être instrumental ("Epiphany") mais le tout est appuyé par une voix d'ange en la personne de Daniel Tompkins. Une véritable surprise tant la clarté de la voix du bonhomme fait tache dans le monde du Métal. Ce détail n'est d'ailleurs par anodin, les différents membres du groupe reconnaissant qu'il n'est pas facile de trouver un chanteur évoluant dans ces tonalités et acceptant l'univers autour du Métal ou aimant suffisamment le genre pour se voir chanter au sein de la formation. Afin de mieux faire passer la pilule du style si particulier de la musique de TesseracT auprès du public, Tompkins s'accorde quelques passages criés/hurlés. De ce fait, One aura su aussi bien conquérir les fans de Métal atmosphérique que ceux plus accrochés au côté nerveux du genre. Côté instruments, pas grand chose à dire si ce n'est que le travail est conséquent et millimétré, chaque membre étant en symbiose totale avec les autres, avec une mention toute particulière pour Jay Postones. Un résultat encore plus impressionnant en Live tant les compères se regardent peu. L'album est d'ailleurs livré avec un DVD d'une session Live en studio. Cette même vidéo de presque trente minutes comprenant les six morceaux de "Concealing Fate", pièce centrale de One, est d'ailleurs visionnable dans son intégralité sur Youtube. Enfin, le groupe ne fait pas les choses à moitié puisque tout le travail de production est effectué par Acle et Amos (basse), tous deux possédant de solides bases en ingénierie du son.

Et ça parle de quoi ? Là, c'est un sujet un peu plus flou. Traduire les textes n'éclaire pas tant que ça sur les sujets d'écriture, Tompkins se révélant être une sorte de poète un peu illuminé. De par le nom de l'album, One, on peut comprendre qu'il est sujet d'un tout, d'un ensemble, regroupant l'Humanité et la planète sur laquelle elle vit. Entre philosophie et allusions presque religieuses ("Perfection"), il en ressort une clairvoyance quant au monde dans lequel chacun d'entre nous s'inscrit. Pessimisme et espoir se côtoient sans vraiment s'opposer ("Origin"), offrant une liberté d'interprétation qu'on retrouve parfois dans les textes d'autres artistes comme Chino Moreno chez Deftones par-exemple.

Du lourd, donc. Mais pas le plus accessible qui soit. Ce premier album est une curiosité, un ovni qui s'écoute très bien malgré des pièces parfois longues ("Eden" et ses neuf minutes). De la technique conservant une part de musicalité très forte et qui n'est donc pas indigeste. Comme dit plus haut, le fait que Tompkins hurle sur certains passages peut déstabiliser ceux venus chercher du pur Métal atmosphérique alors qu'au contraire, son chant clair rebute la plupart des fans d'un genre bien souvent considéré (à tort ?) comme "violent". Une particularité qui donne à TesseracT toute son identité et son originalité. Un premier album qui n'est donc pas fait pour plaire au plus grand nombre mais qui reste une très lourde référence dans le genre.

17/08/2015

[EP] Sirah : "Inhale"

Artiste : Sirah
EP : Inhale
Sortie : 2013
Genre : Electro, Hip-Hop, Pop
Label : Atlantic Records
♥♥
> Ecouter l'EP sur Youtube <

Véritable outsider il y a de ça quelques années, Sirah est désormais sortie de l'anonymat, notamment grâce à sa collaboration avec Skrillex, ce qui leur a d'ailleurs valu un Grammy Award pour le titre "Bangarang" extrait de l'EP du même nom. Après une Mixtape répondant au nom de "C.U.L.T. Too Young To Die" (toujours en téléchargement gratuit via BandCamp), Sirah était de retour en 2013 avec ce premier EP baptisé Inhale et au visuel plutôt suggestif.

Quoi de neuf ? Pas grand chose finalement. Sirah signe cet EP via Atlantic, tout comme sa Mixtape précédente et musicalement, on retrouve ce mélange de Hip Hop/Rap et de Pop/Electro. Pourtant, au fil des titres, on se rend compte d'une légère évolution dans la musique de Sirah : plus posée dans l'ensemble, aux styles plus variés et aux instrus peut-être plus travaillées.

Plus mature ? C'est la question qu'on est en droit de se poser après l'écoute des six titres de cet EP. Bien que le morceau "Inhale" reste dans une tonalité Pop avec un refrain très catchy (qui rappelle "Double Yellow Lines"), le reste semble moins léger et surtout, la touche Dubstep a pratiquement disparu, preuve que Sirah a évolué et su s'entourer de producteurs à l'écoute de ses (nouvelles ?) intentions musicales. Dès "On To The Next", l'Electro se pare de synthés plus éclectiques. Avec "Stick It Up", Sirah touche au Hip Hop "coup de poing" avec un flow plus grave et appuyé, sans parler de l'instru plus violente. Le contraste avec "Icarus" et son refrain chanté à gorge déployée est d'ailleurs si déstabilisant qu'on ne sait pas trop dans quelle case mettre Sirah : artiste polyvalente et qui l'affirme ou simplement hésitante et ne sachant pas encore dans quelle direction s'orienter ? Quoiqu'il en soit, les six titres présentés ici sont une carte de visite assez sympa même si une ligne directrice aurait été appréciable.

Un bon EP ? Difficile de dire si l'ensemble est bon tant il est disparate. Sirah montre une fois de plus ici qu'elle sait chanter, raper, moduler et maîtriser sa voix en fonction du genre musical abordé mais là ou sa Mixtape présentait une certaine unité, on a ici l'impression d'avoir affaire à des essais de genres, comme si la MC se cherchait un terrain de prédilection. Si l'EP avait été autoproduit, on aurait pu croire à une démarche pour obtenir un contrat. Bref, un recueil difficile à juger et il faudra sans doute attendre une véritable confirmation avec un prochain EP ou un véritable album.

Il n'en reste pas moins que cet Inhale est agréable à écouter, accessible et propose une palette assez variée de genres, d'instrus, et de capacités vocales de la part de Sirah. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore la jeune MC, c'est une assez bonne entrée en matière même si l'écoute de sa Mixtape reste encore la meilleure chose à faire.

10/08/2015

[EP] Sianvar : "Sianvar"

Artiste : Sianvar
EP : Sianvar
Sortie : 2014
Genre : Math Rock, Post-Hardcore
Label : Blue Swan Records
♥♥♥(♥)
> Ecouter l'EP sur BandCamp <

Voilà un truc pas banal. Un truc qui sort un peu de l'ordinaire et du paysage musical habituel. Le fait d'écouter des choses à droite et à gauche donne parfois l'impression d'entendre la même recette d'un artiste ou d'un genre à un autre. Avec Sianvar et ce premier EP éponyme, il y a cette légère impression de découvrir quelque chose de nouveau dès les premières notes. La magie opère et on se laisse prendre par la curiosité, l'envie de rentrer dans cet univers musical riche. De la fraîcheur, de la complexité, de la force et de la sensibilité. On se rend rapidement compte qu'il faudra s'attarder et écouter plusieurs fois le même morceau pour pouvoir en tirer tous ses points forts. Et ça, c'est suffisamment rare pour le souligner.

Qui c'est ? Comme tous ces groupes (encore) peu connus, la nom des musiciens ne mettra la puce à l'oreille de personne. Originaire de Sacramento (comme Deftones), le groupe repose sur les épaules de membres d'autres formations que sont Dance Gavin Dance, Stolas, A Lot Like Birds et Hail The Sun. C'est d'ailleurs dans ce dernier groupe qu'officie Dolovan Melero en tant que batteur chanteur. Une véritable performance - un peu casse-gueule - plutôt bien exécutée en Live. Pour Sianvar, le bonhomme laisse ses baguettes de côté pour se concentrer exclusivement sur le chant.

Musicalement, ça donne quoi ? Ce qui marque en tout premier lieu, c'est cette voix. Un chant si particulier qu'il met tout de suite la puce à l'oreille - qu'on aime ou qu'on n'aime pas : on n'entend pas un truc pareil tous les jours. C'est un peu comme si la maturité de la voix - pourtant haut perchée - de Claudio Sanchez (de Coheed and Cambria, avec qui Sanviar semble partager le même goût pour les insectes) avait fusionné avec celle beaucoup plus efféminée de Michael Jagmin (A Skylit Drive), même si pour certains amateurs de Sianvar, il faut davantage voir du côté d'Anthony Green. Il ressort de cela une sorte de candeur qui, mine de rien, vient souligner la petite moyenne d'âge des membres du groupe. Bien que cette voix soit un atout de par son originalité et son identité, elle ne peut plaire à tout le monde. Elle paraîtra même irritante pour certains, il n'y a pas de doute. Mais on oublie bien vite ce détail tant c'est du lourd musicalement parlant. C'est une véritable fraîcheur qu'on trouve dans la musique de Sianvar : une fougue palpable dans les enchaînements de riffs et les solos qui restent parfois en retrait, comme une trame de fond, ce qui évite de faire tomber l'ensemble dans un élitisme ou une démonstration de technique imbuvable. Le talent est certes bien présent mais le condensé voix/instruments ne tombe pas dans le côté obscur du pédant qu'on peut trouver chez certaines formations. En gros, ça reste riche, technique, sans paraître too much. Et s'il ne fallait écouter qu'un titre pour ressentir toute la force de la musique de Sianvar, c'est sans doute sur "Substance Sequence" qu'il faudrait jeter une oreille.

Qu'est-ce que ça raconte ? Beaucoup de poésie alambiquée aux propos parfois difficiles à cerner même si un titre se démarque du lot : "Your Tong Ties" qui parle d'une relation compliquée avec une fille qui semble magnifique et difficile à quitter mais qu'on aurait envie de claquer à chaque fois qu'elle ouvre la bouche ("You're a gem for all to see. But when you open up your mouth, we all wish you'd stop breathing"). Pour le reste, laissons les gens maîtrisant la langue de Shakespeare décortiquer les textes édulcorés de Dolovan.

En bref, un premier EP qui en impose de par sa richesse musicale et son énergie. Pas accessible à tous, il n'en reste pas moins une véritable curiosité, surtout que la voix de Dolovan (qui ne s'accorde que très peu de cris ou autres hurlements) peut facilement faire passer la pilule aux plus réfractaires. C'est bouillonnant d'énergie, ça mitraille des notes de guitare et la batterie suit l'ensemble avec une précision remarquable : il y a de l'inspiration et du talent à revendre. Reste à savoir si Sianvar saura contenir tout ça pour offrir un premier album avec une ligne directrice claire et lisible. Mais il y a fort à parier que le résultat sera, de toutes façons, riche en émotions, qu'elles soient vocales ou instrumentales.

06/08/2015

[Vidéo] Defeater : "Unanswered"

Ahhh le Punk Hardcore ! Sa ferveur, son énergie, son public, ses concerts moites et plein de sueur. Et ses images en noir et blanc. Après la vidéo pour "Burn" par Counterparts ou les clips pour "Bête Noire", "Voir Dire" ou "Morsure" par The Prestige et Plèvre, voilà que Defeater balance une vidéo d'images tournées lors de concerts à travers le monde... en noir et blanc. Mais ce qu'il faut surtout voir ici, c'est qu'après presque deux ans sans monter sur scène à cause d'un problème à la hanche, Derek Archambault se porte plutôt bien. Le quatrième album du groupe, Abandoned, sortira le 28 août 2015.

05/08/2015

[Vidéo] Nero : "Two Minds"

Vous vous souvenez de Welcome Reality, le premier album de Nero ? Non ? Oui ? Un peu ? Pas étonnant, il est sorti il y a déjà quatre ans, en 2011. Le duo devenu un trio avec la participation désormais à temps plein de la chanteuse Alana Watson avait annoncé un deuxième album dès mai 2014 avec la sorti du titre "Satisfy". Trois autres morceaux ont suivi depuis et un quatrième vient s'ajouter à cette (longue) liste aujourd'hui avec un clip : "Two Minds". Une course poursuite nocturne un peu étrange qui rappelle surtout que la musique de Nero a perdu sa touche Dubstep. L'album sortira (normalement) le 28 août 2015 et répondra au nom de Between II Worlds (plus d'infos sur la page wikipedia english de cet album).

04/08/2015

[Vidéo] Flobots : "OpenAir Studio Session 2015"

Cela faisait (trop ?) longtemps que Flobots se faisait timide, voire pratiquement absent sur le plan musical. Mais les choses risquent de changer. Le groupe était entre les murs de l'OpenAir Studio courant juillet et a enregistré quelques morceaux dans des versions retravaillées. Le groupe a aussi annoncé qu'il travaillait sur un nouveau projet de "protestation musicale" pour éveiller les consciences dont les thèmes seront, entre autres, le changement climatique et la réforme de l'immigration du gouvernement Obama. Ce projet devrait répondre au nom de "No Enemies". Flobots est donc un groupe plus que jamais en activité et cette session permet de constater que la formation compte de nouveau un guitariste dans ses rangs, et ça, c'est une très bonne nouvelle !

Pour ceux qui voudraient regarder/écouter les morceaux Live sans les passages d'interview, vous pouvez regarder les vidéos en cliquant sur les liens ci-dessous :
- "Stand Up"
- "Mayday!!!"
- "Panacea For The Poison"
- "Gonna Be Free"

03/08/2015

[Vidéo] Enter Shikari : "There's A Price On Your Head"

Les quatre compères d'Enter Shikari s'offrent un trip bien acidulé à base de voyage dans le temps en DeLorean (Retour Vers le Futur, ça vous dit quelque chose ?) dans le dernier clip réalisé pour le morceau "There's A Price On Your Head" extrait de l'album The Mindsweep.

Un clip animé réalisé par Peter MacAdams - pour le studio Sketch Engine -  à qui on doit déjà la vidéo pour le morceau "Slipshod". Une vidéo qui avait marqué les esprits un peu avant Noël 2014 où on découvrait les quatre membres du groupe caricaturés. Et là où l'histoire est intéressante, c'est que les deux clips ont le même style graphique et se complètent mutuellement. Sympa.