31/01/2015

[Vidéo] Shake Shake Go : "England Skies"

Enfin ! Il est arrivé ! Le "véritable" clip de Shake Shake Go pour son morceau "carte postale" qu'est "England Skies". Après une vidéo avec les paroles (dont on a déjà parlé ici) et une autre pour une version acoustique, le groupe découvert sur scène lors de sa première partie de Rodrigo Y Gabriela le 10 décembre 2014 à la Halle Tony Garnier à Lyon offre enfin un vrai clip pour son morceau fétiche avec, comme il se doit, de très belles images de l'île de Sa Majesté. De vieilles pierres, un ciel grisâtre (mais pas que !) typiquement british et le groupe au complet. Petite douceur qui fait voyager. Le premier EP de Shake Shake Go sortira le 9 mars 2015.

30/01/2015

[Live Report] Stereotypical Working Class + Young Cardinals + Afterglow (Le Marché Gare - Lyon)

Première soirée concert de 2015 et retour à Lyon pour une triplette de groupes lyonnais en cette soirée du 23 janvier au Marché Gare. Une décharge de Rock sous toutes ses formes pour une soirée dans la joie et la bonne humeur comme seule la scène locale sait en proposer.

Le Marché Gare fait partie de ces salles lyonnaises que je ne connaissais pas encore et je dois admettre que c'était un tort. Le lieu est relativement isolé (mais pourtant très proche du centre commercial de Confluence) et de par son histoire, propose une architecture propice aux soirées concert, notamment les Nuits Sonores avec son ensemble de bâtiments ouverts sur l'extérieur. Mais c'est sur la scène à l'étage, en intérieur et à l'abri du froid, que s'est tenue cette release party du sixième album des Stereotypical Working Class.

Pour l'ouverture, c'est Afterglow qui s'y colle (Page Facebook / Site). Le groupe fait office d'outsider pour cette soirée mais comme les artistes se connaissent à peu près tous, le challenge de la "première partie" n'existe pas vraiment. On est ici "en famille" et ce n'est pas le public qui contredira ces termes : il y a du monde de tout âge, aussi bien les bambins et leurs parents que des ados et jeunes adultes, et il est assez facile de deviner qui est venu voir qui. Car c'est un véritable fossé qui sépare un groupe comme Afterglow fondé en 2013 et les Stereotypical Working Class formés en 1999 : plus d'une décennie sépare les deux formations et il est donc évident que les personnes qui suivent les "anciens" ont pris quelques rides depuis... tout comme les artistes d'ailleurs.

La salle se remplit doucement et sur le coup des 20h30, le premier quatuor débute son set sans pression. Le groupe évolue dans un mélange de Pop Rock et de Grunge (et ce n'est pas la bio du combo qui me fait dire ça mais bel et bien leur musique) qui est plutôt bien trouvé pour débuter la soirée et chauffer doucement la salle qui restera bien sage pendant cette première demie-heure. Sur scène, les musiciens évoluent entre un show résolument Rock et des parties plus aériennes et shoegazes. Le groupe joue son EP Shades Of Life (en écoute sur BandCamp) et quelques nouvelles compos, ce qui donnera d'ailleurs droit à un court sketch de la part de Simon qui expliquera ne pas encore avoir écrit les paroles et profiter du potentiel faible niveau d'anglais de la salle pour s'exprimer en bon "yaourt". L'ambiance est bon enfant et tout le monde profite au mieux de la musique, le son étant d'une très bonne qualité (et Fabrice Boy y est sans doute pour quelque chose), permettant à chaque instrument de s'exprimer au mieux, notamment la batterie qui ne renie pas la double pédale (sur "Life Sickness" par-exemple), fait assez surprenant pour un groupe de Rock aussi "accessible" musicalement. Une première partie "tranquilou" pour se mettre en jambe. C'est bien bon. Rien à dire.

C'est ensuite aux Young Cardinals (Page Facebook) de monter sur scène et là, on entre dans le vif du sujet avec l'un des groupes les plus prometteurs de la scène lyonnaise. Le quintet, formé en 2012, a sorti son premier EP en courant d'année 2013 et cela fait plus d'un an que je me passe régulièrement ce quatre titres (un EP qui va d'ailleurs revoir le jour sous la banière du label Send The Wood Music, celui sur lequel nos regrettés potes Hord qui ont tristement mis un terme à leur aventure musicale avaient aussi signé). Ce n'est pas la première fois que je vois les gaillards sur scène (car déjà vus lors d'une soirée aux côtés de Lòdz, When Icarus Falls et For You Earth au Warmaudio en septembre 2014) mais il me fallait bien une deuxième occasion (et sans doute un peu moins d'alcool dans le sang !) pour me faire une réelle idée. Le verdict est sans appel : Young Cardinals mûrit et s'embellit avec l'âge, grâce notamment à de nouvelles compos à la fois musclées et pleines de sentiments. Le groupe pratique son Rock Progressif teinté de Post (Hardcore, Rock et leurs dérivés) avec une maturité qui fait mouche et force le respect. De son EP Burns Lights Despair, le combo ne jouera que deux titres (à savoir "Eyes Wide Open" et "Lights, Burns, Despair"). Mais ce qu'il faut retenir de la prestation, ce sont surtout ces nouvelles compos dont l'une répondant à l'énigmatique nom "Sasha", certaines ayant comme un étrange goût de Russian Circles sur la lourdeur et l'épaisseur des riffs : ça ne peut que promettre du beau et grand pour la suite. Le set passera comme une lettre à la poste, la musique du groupe ayant cette étrange capacité à captiver l'auditoire, tout comme elle met en transe Jordan sur les passages instrumentaux. Le voir sur scène dans cet état second me rappelle une phrase d'Héloïse (compositrice et interprète du duo Pethrol) où elle m'expliquait : "Je sais que je pourrai jouer un morceau sur scène si j'ai à chaque fois envie de danser et vibrer dessus". Il n'y a pas à dire : c'est le cas ici ! Et avec un album en préparation, l'avenir des Young Cardinals s'annonce plutôt rayonnant. La salle est cette fois-ci bien chaude à la fin du set, prête à recevoir les têtes d'affiche de la soirée.

C'est enfin aux "anciens" de Stereotypical Working Class (Page Facebook / Site) de monter sur scène. Personnellement, je n'avais pas écouté grand chose de leur discographie déjà bien remplie et le peu que j'avais mis dans mes oreilles m'avait laissé sur une impression mitigée, les quelques extraits semblant un peu "mous du genou" comme on dit. Erreur, sans doute. Mais même si cette impression tend à se vérifier auprès de diverses personnes, n'y a t-il pas un nombre important de groupes qui enregistrent des albums un peu "mous" mais qui profitent des prestations scéniques pour envoyer la purée ? Et le set des SWC ce soir-là n'aura pas mis longtemps à me convaincre : ces gars-là envoient la purée comme il faut. Dès les premières secondes, le son est gras, l'attaque franche et la voix juste : on sait que ça va envoyer. Le groupe, venu présenter son dernier album Every Cloud Has A Silver Lining, jouera plusieurs morceaux de cet opus, dont "Walking Over You", "More Than A Man", "Friendly Fire" ou encore "Dead Men Walking", un titre qui laisse la part belle à une basse très technique mais qui ne faillira jamais. C'est beau, c'est puissant et tout le monde apprécie, aussi bien les spectateurs que les gars sur scène, et ça fait plaisir à voir. En plus d'une prestation ultra carrée, le groupe ne s'autorisera aucun répit pendant une bonne heure de set, offrant même quelques surprises à un public qui n'en demandait pas tant. En effet, sont appelés à tour de rôle un ancien guitariste du groupe et un contrebassiste (apparemment celui qui aurait appris la musique à Bertrand, le bassiste), accueillis sur scène comme membres à part entière de la famille SWC. La musique est un partage sans limite et on en a encore eu la preuve ce soir-là. La soirée se termine par un rappel, et les gars ont la banane, comme s'ils ne voulaient pas quitter la scène et le public. Une ambiance très particulière qui prouve une fois de plus que rien ne vaut les concerts en petit comité, avec une salle à échelle humaine et une scène proche du public. C'était franchement très bon. Il ne me reste plus qu'à me farcir la discographie de SWC.

Une soirée riche en Rock sous toutes ses formes, riche en découvertes et en bons moments passés en musique. Une soirée chaude comme la braise qui nous a fait oublier le froid de canard qui se tramait dehors en ce mois de janvier. Merci au Marché Gare et à School's Out Production pour proposer des concerts de ce type et de cette qualité. Merci aussi à Laura Kerneis pour ses photographies. Retrouvez l'ensemble des photos de la soirée via sa page Facebook et les albums photos pour les groupes Afterglow, Young Cardinals et Stereotypical Working Class. Enfin, merci aux habituels compères croisés lors de ces soirées concert, dont l'incontournable #blanchard et Fab et les autres responsables du son et des lumières qui nous proposent des spectacles d'une grande qualité.

27/01/2015

[Vidéo] Raised Fist : "Flow" (lyrics)

Non ! Ils ne sont pas morts et sont même plutôt bien en forme ! Les suédois de Raised Fist ont sorti leur sixième album il y a une semaine et publient aujourd'hui le clip pour "Flow", premier extrait qui avait été balancé il y a quelques mois et morceau d'ouverture de From The North signé chez Epitaph Records. Alexander a pris quelques rides et arbore désormais une barbe et une coupe de cheveux très en vogue chez ce qu'on appelle les hipsters dans le jargon de la "mode"... Un clip en huis clos où on retrouve à peu près les mêmes ingrédients que celui pour "Friends and Traitors" de l'album précédent... il y a de ça six ans. Et pour cause ! "Flow" est un morceau écrit avec les tripes (comme la grande majorité de ceux écrits par le groupe) où Alle s'en prend directement aux détracteurs de Raised Fist. Et comme les textes sont courts, profitons-en pour bien faire passer le message :



"Raised Fist belong to the beat, our sound from open windows to the street.
This beat always on repeat, from d-takt to a fucking blastbeat.
Now let me contemplate when I dedicate this song to the instigators
that seem to levitate from joy when shit goes wrong.
I want to participate in the debate,
fascinated of how you fabricate stories about how much money we made.
Let's get this straight, the first decade was unpaid.
We will drop when our hearts stop.
From the club to the squat, you people chose the spot.
When I jump up, look under both of my feet.
Commander up here, you are obsolete.
Och även om du snackar skit, it's just a receipt,
a proof of you feeling incomplete."

Un clip ou ça cogne et où ça saigne. Violent.

23/01/2015

[Album] And So I Watch You From Afar : "And So I Watch You From Afar"

Artiste : And So I Watch You From Afar
Album : And So I Watch You From Afar
Premier Album
Sortie : 2009
Genres : Post Rock, Math Rock, Instrumental
Label : Smalltown America
Morceaux à écouter : Clench Fists, Greet Teeth... Go!, I Capture Castles, If It Ain't Broke... Break It
♥♥♥♥(♥)
> Ecouter l'album sur BandCamp <

Voilà encore un truc découvert trop tard. Tout est relatif et on a l'habitude de dire qu'il vaut mieux tard que jamais. Mais lorsque qu'on aime la musique de groupes comme Russian Circles ou Red Sparowes (parmi tant d'autres), on ne peut que regretter de découvrir ASIWYFA en 2013 (année de ma première écoute) alors que ce premier album éponyme est sorti en 2009. Le fait est que les irlandais du Nord, qui ont débuté leur carrière en 2005, ont signé leur troisième album sorti en 2013 chez Sargent House, le même label que les deux groupes cités plus haut justement. Comme quoi, s'intéresser aux groupes ayant signé sur le même label peut s'avérer être une bonne chose !

Le premier détail qui soulève pas mal d'interrogations, c'est ce visuel. Énigmatique, étrange, dérangeant peut-être, un peu comme une peinture de Dali. Une association de figures et éléments anatomiques qui appelle à une forme de synesthésie, le tout dans un décor verdoyant qui fait sans doute écho au relief de l'Irlande du Nord. Une accumulation libre d'interprétation qui illustre finalement pas si mal la plupart des productions Post Rock, la musique instrumentale faisant souvent appel à notre imaginaire et notre mémoire pour mettre des images dessus.

Et c'est peu dire qu'on est ici face à une accumulation. Sur le papier, déjà : pas moins de onze titres pour plus d'une heure de musique en boîte. Autant dire qu'il y a matière à rêver et à rentabiliser son argent (même si je n'aime pas trop ce genre de détail, il faut bien admettre que voir des albums si longs se fait de plus en plus rare). Ensuite, la musique en elle-même. Accumulation est peut-être un terme erroné. Défilé, déchaînement, déversement de notes et mélodies, riffs et phrases à la fois puissantes, poétiques et expérimentales. Oui, il y a un peu de tout ça dans ce premier album d'ASIWYFA. Le quatuor n'y va pas avec le dos de la cuillère et sort même ses gros sabots pour une ouverture entreprenante sur "Set Guitars To Kill" : le titre résume à lui seul le morceau. Mais ce qui semblait être d'une lourdeur sonore fatigante se transforme rapidement en un enthousiasme musical appuyé par des lignes à la fois joviales et entraînantes. On est loin de la tournure plus dépressive et mélancolique qu'a pris un groupe comme Russian Circles depuis son album Empros par-exemple. Et ASIWYFA confirme son enthousiasme dès le second morceau "A Little Bit Of Solidarity Goes A Long Way" (ou plus tard avec l'intro de "Tip Of The Hat, Punch In the Face"), redoublant de dextérité et alignant des notes scintillantes pour une balade presque candide.

Et ça continue de plus belle avec la suite de l'album, les gaillards alternant technicité et sentiments pour des pièces parfois magistrales dont l'excellent "I Capture Castles". Passant par des riffs lourds par moments, appuyés par une basse omniprésente et écrasante, et d'autres beaucoup plus aériens aux notes cristallines et miroitantes, le quatuor nous fait voyager dans son monde onirique un poil déstabilisant, un peu comme l'étrange aventure de Max au pays des Maximonstres écrite par Maurice Sendak. Un lieu où l'innocence et la candeur infantile se heurtent à des sujets plus graves et matures. Et c'est finalement ce qui résumerait le mieux ce premier album. Le cheminement est semé d'embûches qui sont évitées ou surmontées musicalement par une approche scénaristique assez limpide dans le travail de composition ("Start A Band").

Un album riche. Très riche même. Trop riche ? Peut-être. Chacun son avis. Mais le fait est que ce premier recueil est un condensé d'histoires, de technique et de mélodies. Une richesse qu'il est difficile de bouder pour de la musique instrumentale, même si la densité de certains morceaux en devient un peu fatigante parfois. On notera toutefois la présence de chœurs et exclamations vocales qui donnent un entrain certain à quelques pièces, notamment le final de "Don't Waste Time Doing Things You Hate", un morceau qui s'étale sur plus de sept minutes et demie.

Le verdict est sans appel : c'est un album riche et remarquable qu'ASIWYFA livrait ici. Une perle de technique et d'inspiration qui fait voyager dans un monde extraordinaire. Un album de Post Rock aux antipodes des autres productions ayant davantage l'habitude de sombrer dans une mélancolie propre au genre. Des passages lumineux aux notes véritablement miroitantes pour un peu d'espoir et d'optimisme dans ce monde merde où il fait bien souvent trop noir ! Puissant et magique.

21/01/2015

[Album] Code Orange Kids : "Love Is Love // Return To Dust"

Artiste : Code Orange Kids
Album : Love Is Love // Return To Dust
Premier Album
Sortie : 2012
Genres : Hardcore, Sludge, Chaotique
Label : Deathwish Inc.
Morceaux à écouter : Flowermouth (The Leech), Liars/Trudge, Colors (Into Nothing)
♥♥♥
> Ecouter l'album sur Youtube <

Sur le papier, il y a de quoi hésiter à se lancer dans ce premier album de Code Orange Kids (désormais rebaptisé Code Orange) parce que le Sludge (avec le Doom et le Stoner), c'est quand même un genre musical réservé à un nombre relativement très limité d'amateurs. Le genre de musique qui traîne, traîne et traîne encore sur deux ou trois accords (maximum !) généralement les plus bas et glauques possibles. Un truc de dépressif pourtant joué par des gens heureux de vivre. Souvent. Parfois. Paradoxal ? Peut-être. Et puisqu'on aborde le sujet, profitons-en pour annoncer la sortie du trois titres Corrado Zeller par Mudbath en cette fin de mois de janvier 2015, un groupe français de Sludge justement, oui monsieur !

Mais revenons aux kids de Pittsburgh qui montent leur groupe en 2008. C'est une fois de plus en me baladant sur Youtube que je suis tombé vraiment par hasard sur le clip de "Flowermouth (The Leech)" lors de sa sortie en 2012, un mois avant la sortie de l'album. Certes, le son est lourd mais le groupe a l'audace de jouer du Hardcore à la base, faisant passer son Sludge pour un artifice à l'ensemble. Un enrichissement au premier genre finalement. Ce premier extrait ouvre d'ailleurs l'album, comme un rappel à cette "flowermouth" en position centrale du visuel de l'album. Un visuel d'ailleurs très léché, propre, dont les images semblent tirées du clip à la photographie très bonne qui introduit parfaitement à l'ambiance musicale que le groupe distille au fil de ces vingt-sept minutes à la violence et, de façon surprenante, à la sensibilité exacerbées. Une succession de plans dérangeants, entre charogne prise d'assaut par les mouches, boue et promenades forestières. Des plans qui, d'un prime abord, déclenchent une sorte de révulsion, comme si nos sens étaient pris d'assaut par les odeurs et les sensations de toucher les plus crades qui soient. Pourtant, le ton sépia et l'apparition de ces énigmatiques fleurs apporte une touche de poésie qu'on retrouve d'ailleurs plus tard dans l'album.

Car ce Love Is Love // Return To Dust est loin d'avoir révélé tous ses secrets et son potentiel dès le premier morceau. Les enfants terribles de Pennsylvanie ne se contentent aucunement de jouer du Hardcore teinté de Sludge. Le travail musical va plus loin, avec un Kurt Ballou aux manettes, qui n'est autre que le monsieur de Converge (LE groupe référence quand on parle de Hardcore Chaotique et déjà cité avec l'EP de Plèvre). Et du Hardcore Chaotique, dans cet album, il y en a avec les deux titres survitaminés (et super courts, de surcroît) que sont "Around My Neck/On My Head" et "Roots Are Certain//Sky Is Empty". Mais il ne faut pas se fier aux apparences : au milieu de tout ce bordel sonore qui en rebutera plus d'un (et même la majorité des gens en ce bas monde), on trouve de la douceur, de la "sensiblerie" comme on dit, avec des titres beaucoup plus doux et aériens, comme des rayons de lumière au cœur de la noirceur d'un premier album rudement bien ficelé. Un côté Post-Rock, pourrait-on même dire, avec le très beau "Colors (Into Nothing)" et "Calm/Breathe" qui porte très bien son nom et fait office de véritable pause hors du temps, composant un intéressant triptyque avec les deux morceaux "Choices (Love Is Love)" et "Bloom (Return To Dust" qui donnent son nom à l'album.

Mais alors qui sont ces quatre personnages composant le Code Orange ? Quatre jeunes adultes (pour ne pas dire adolescents à l'époque) qui font de la musique. Point final. Car lorsqu'on fait écouter cet album au commun des mortels (et à l'oreille plutôt sensible en plus d'avoir une ouverture d'esprit et un seuil de tolérance relativement bas), il en ressort souvent que ces jeunes gens sont "torturés", "mal dans leurs peaux". En somme, ils ont un "problème". Et lorsqu'on ajoute que l'un de ces quatre musiciens/chanteurs et en réalité une fille, ce sont des yeux écarquillés auxquels on a tout de suite droit. Pourtant, ce sont des gens on ne peut plus normaux, qui boivent du soda et jouent aux jeux vidéo et c'est en regardant des interviews d'eux qu'on en a la preuve. Car ce sont encore eux qui parlent le mieux d'eux-mêmes.

Un premier album peu accessible mais suffisamment riche pour mériter qu'on y passe du temps, qu'on se le repasse plusieurs fois pour en savourer toutes les saveurs, les diverses influences musicales et les textures. Et malgré toute la violence qu'y s'en dégage, on ne peut nier la capacité du quatuor à produire des instants plus poétiques et lumineux. Un album court, certes, mais qui propose tout de même plusieurs types de Hardcore, preuve que ce style de musique peut lui aussi casser les barrières des genres. Une expérience dont on ne sort pas indifférent.

14/01/2015

[Vidéo] With Different Eyes : "Resurrection" (Guitar Playthrough)

On ne va pas se mentir : regarder un gratteux tripoter sa six, sept ou huit cordes pendant tout un morceau, c'est pas le truc qui fait le plus rêver en ce bas monde, sauf si on est justement un gratteux désireux d'apprendre son ou ses morceaux favoris pour arriver à le ou les poser sans fausse note ou faute d'arpège. C'est donc un prétexte que d'utiliser la dernière vidéo du polonais Artur Hary Jasiorski pour parler d'une certaine vision de la musique consistant à partager ses propres créations et les rendre accessibles au grand public, le tout gratuitement. Car elle n'est pas si loin cette époque où il fallait trimer sur la toile pour trouver une tablature correcte d'un groupe pourtant connu. Et on ne parle même pas de l'époque "avant Internet" où il fallait s'en remettre à sa propre oreille et beaucoup de patience ou tout simplement avoir la chance de côtoyer quelqu'un de suffisamment balèze pour avoir quelques tuyaux. Désormais, de plus en plus de groupes proposent des "guitar playthrough" (déclinables en bass ou drum playthrough) afin de livrer les "secrets" se cachant derrière leurs productions. Pour son projet With Different Eyes (dont on a déjà parlé dans une chronique), Artur a donc balancé le plus simplement du monde trois vidéos pour les trois morceaux déjà produits (car un album devrait sortir pour 2015), avec notamment les liens Guitar Pro et toutes les infos relatives à son instrument. On notera que le bonhomme joue un morceau qui sonne très sept cordes sur une six cordes (comme beaucoup d'autres dont The Drake Equation). Soulignons aussi qu'Artur fait partie de ces artistes se passant volontiers d'un batteur, préférant programmer les percussions via leurs machines et l'informatique, chose que l'on retrouve chez beaucoup d'artistes (parfois jeunes) dont voici une petite liste non exhaustive : Thessa, Plini, Zero Absolu, ou encore Tosin Abasi pour Animals As Leaders avec son premier album.

13/01/2015

[Vidéo] The Prodigy : "Nasty"


Difficile de passer à côté : depuis hier, le dernier clip de The Prodigy est sorti et avec lui l'annonce d'un nouvel album par les britanniques (désormais plus très jeunes). Et comme c'est un clip animé et que j'aime bien ça, il a forcément retenu mon attention. Un titre qui pourtant, musicalement, ne vole pas très haut. Mais c'est toujours assez étonnant de retrouver ce sentiment étrange qui refait surface : celui ressenti lors de la découverte des premières productions du groupe, il y a pas mal d'années maintenant, même si le manque d'inspiration ici rappelle plutôt le dernier album "Invaders Must Die" de 2009. L'album sortira le 30 mars 2015 sous le nom "The Day Is My Enemy" qui vient justifier la présence du renard comme figure emblématique, l'animal nocturne étant d'ailleurs la star du clip pour "Nasty". Une course poursuite entre chasseurs et gibier (qui rappelle étrangement la scène de chasse de Mary Poppins) qui se termine comme un clin d’œil aux films de zombies d'une autre époque. Quant à la réalisation, c'est le studio BetterFeelingFilms qui s'y colle avec Oliver Jones aux manettes.

 

08/01/2015

[Vidéo] Comeback Kid : "Didn't Even Mind"

Ah ! Il s'est fait attendre, ce clip ! Comeback Kid avait annoncé une nouvelle vidéo pour mettre des images sur "Didn't Even Mind" pour lundi 5 janvier 2015. C'est deux (longs) jours plus tard qu'on découvre enfin ce nouveau clip qui sent un peu la Guerre Froide... Une Lada, ce qui semble être un russe, un bar où joue le groupe canadien et un peu d'essence. La suite se découvre en musique avec toujours une très belle photographie, comme dans la plupart des clips de Comeback Kid. On notera un petit clin d’œil à 2 minutes 07 dans la vidéo avec une inscription sur la Lada : "Путин моя сука". En anglais : "Poutine is my bitch". Est-il besoin de traduire en français ?

07/01/2015

[Vidéo] Enter Shikari : "Anaesthetist"

C'est ce qui s'appelle faire de la promo à la façon Shikari ! Quelques semaines seulement après avoir balancé des vidéos pour "Slipshod" et "The Last Garrison", les britanniques d'Enter Shikari proposent maintenant un clip pour "Anaesthetist", un morceau qui se clôture par une citation d'Aneurin Bevan : "Aucune société ne peut légitimement s'auto-proclamer civilisée si une personne malade se voit refuser une aide médicale à cause d'un manque de moyen". Le message est simple. L'album sortira le 19 janvier prochain.

06/01/2015

[Vidéo] Le Peuple de l'Herbe : "Yini Bo"

Décidément, les promenades en voiture semblent beaucoup inspirer les artistes français ! Ou est-ce la musique française qui inspire les balades en voitures ? Quoiqu'il en soit, le dernier clip du Peuple de l'Herbe est là, et il donne la patate !

Pour le titre "Yini Bo", extrait du futur mini LP Secret Stachella qui sortira le 19 janvier prochain, ce sont Jebedaï et Wasaru qui s'y collent et le résultat est aussi coloré que déjanté. Un road trip un peu dingue qui se termine mieux qu'on ne pourrait le penser. Jebedaï et Wasaru sont d'ailleurs des habitués des clips animés puisqu'ils étaient déjà aux commandes des clips pour "Allaxis" de Kaly live Dub et "Parler Le Fracas" du Peuple de l'Herbe (dont le canard présent ici au volant d'une 2CV est un clin d'oeil), deux clips qui avaient été projetés en sélections officielles des Festivals d'Annecy 2014 et 2013.

05/01/2015

[Vidéo] Totorro : "Tonton Alain Michel"

Totorro présente son dernier clip pour "Tonton Alain Michel" extrait de l'album Home Alone. Un clip réalisé par Germain Cagnac de chez Sileks qui était déjà aux commandes du clip pour "Chevalier Bulltoe" sorti pendant l'été 2014. Cette fois, les images ont été tournées sous le soleil, mais aussi sous le vent et le ciel gris de novembre dans divers lieux bucoliques et côtiers, notamment sur la dune du Pilat. Une promenade, sac sur le dos, en compagnie des quatre rennais, qui voient du pays.

04/01/2015

[Live Report] Hopes Die Last + Our Theory + Apply For A Shore (La Marquise - Lyon)

C'était le 2 Décembre 2014 à Lyon. Direction La Marquise cette fois, une péniche amarrée sur le Rhône au quai Augagneur. Une soirée placée sous le signe du Post-Hardcore dans un lieu atypique et relativement exigu. Une soirée aussi placée sous le signe du froid hivernal qui s'abattait sur Lyon ce soir-là. Des températures qui pousseraient davantage à consommer un chocolat chaud plutôt qu'une bière... mais un concert sans bière ne serait pas un vrai concert, n'est-ce pas ?

Ce genre d'évènement attire pourtant des gens réchauffés, habillés plutôt légèrement pour la saison (entre le fait de prendre une bonne suée dans la fosse ou exhiber ses tatouages, les raisons sont parfois simples et variées). La soirée aurait normalement dû débuter à 20h avec San Francisco Red Corner mais suite à un problème technique, le groupe n'aura malheureusement pas pu assurer la première partie de la soirée, repoussant le début des festivités aux environs de 20h30. Dommage car il aurait sans doute été intéressant de voir le trio évoluer sur scène et pratiquer son Electrocore (ou peu importe le nom donné à leur musique). C'est d'ailleurs le même jour que le groupe a posté une vidéo pour son titre "VII" extrait de son dernier EP Face B (disponible via le BandCamp du groupe). Un clip ambitieux de plus de sept minutes et trente secondes avec du vidéo mapping et de l'animation 3D, en noir et blanc. La musique du groupe est d'ailleurs en téléchargement gratuit : il serait dommage de ne pas en profiter pour la découvrir.

Début de la soirée aux alentours de 20h30, donc, avec l'arrivée sur scène de Apply For A Shore. Je dois admettre, en toute honnêteté, que je ne connaissais que la musique de Our Theory avant d'aller à ce concert, cette soirée étant davantage pour moi une curiosité qu'une réelle attraction. Je n'ai d'ailleurs plus grand intérêt pour le genre Post-Hardcore depuis quelques concerts peu enthousiasmants ces dernières années, notamment la soirée pour les 10 ans des Emodays qui m'avait laissé sur une impression plutôt mitigée. Le fait est que j'ai de plus en plus de mal à sentir les nuances de ce genre qui dispose d'une large palette d'ingrédients pour varier les plaisirs mais qui subit bien trop souvent les codes dictés par les majors, notamment ceux qui ont fait le succès de grands groupes internationaux : un poil d'Electro, des breakdowns un peu partout, une alternance de chant hurlé et chant clair, entre autres. Difficile de sortir du lot, je trouve, surtout que le Métalcore n'est finalement jamais très loin chez les groupes concernés. Mais ce n'est que mon point de vue et il y a énormément de gens à qui cela plaît. Ma seule véritable référence personnelle dans le genre (que j'apprécie) étant Enter Shikari pour sa personnalité débridée et décalée ainsi que sa capacité à conserver sa puissance Punk tout en ajoutant les éléments cités plus haut. Généralement, les fans ont tendance à citer des trucs comme Sleeping With Sirens, A Day To Remember, ce que fait depuis une paire d'années Bring Me The Horizon ou d'autres "pointures" dans ce goût là. Apply For A Shore est donc un jeune groupe qui s'inspire clairement de ces (grandes ?) références (et c'est audible sur un titre comme "Wolves Aren't Forever"). Histoire de se démarquer un peu du lot, le groupe incorpore à son Post Hardcore une touche de Pop Punk (ou Easycore pour d'autres), marque de fabrique de formations telles que Chunk! No, Captain Chunk! ou encore Pierce The Veil. Le fait est que je ne suis pas très fan de cette fameuse touche, justement. Et que ça a donc un peu de mal à passer. Pourtant, Apply For A Shore offre un set sans bavure et qui tient la route avec pour clôture une reprise de "Good Time", un titre (très très Pop pour le coup) de Owl City & Carly Rae Jepsen. Un rituel désormais obligatoire pour tous les groupes de Post Hardcore : faire du "Punk Goes Pop" (comme les compilations du même nom de chez Fearless Records). Tout ce que je retiendrai de cette prestation (et désolé pour tous ceux à qui ça ne plaira pas), c'est qu'il manque à Apply For A Shore une bonne dose d'énergie et de puissance pour que la sauce prenne, qu'il manque ce petit quelque chose qui fasse décoller une fosse, notamment une communication avec les spectateurs, chose incontournable d'un bon vieux concert de Punk ou de Hardcore, Romi ayant la fâcheuse tendance à chanter les yeux fermés ou en regardant le sol à la manière d'un shoegazer malgré ses qualités vocales. Dommage.

C'est ensuite au tour de Our Theory de prendre possession de la petite scène de la Marquise. Les parisiens faisaient clairement office d'outsider ce soir là, entre les lyonnais d'Apply For A Shore et les gros sabots de Hopes Die Last. Le groupe n'a sorti qu'un album (sur le label M&O Music) qui n'a clairement pas fait l'unanimité. Avec son Métalcore mélodique, que ce soit sur CD ou lors de cette soirée, le groupe prend le parti (dangereux) de taper dans le plutôt mielleux. Et ça fait grimacer pas mal de gens, il faut bien l'admettre. La faute à une voix claire ultra présente et bien trop souvent boudée. Pourtant, c'est ce choix de voix claire qui mériterait d'être souligné car c'est une réelle prise de risque qui met le groupe un peu à part. Toutefois, sentant bien les faiblesses de cette "douceur" au chant (car manquant cruellement de puissance et d'énergie), le groupe s'est depuis peu entouré d'un screamer en la personne d'Alex. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que sa présence sur scène ne passe pas inaperçue ! Les morceaux du premier album ont donc été retravaillés pour que le gaillard puisse y ajouter sa voix et cela permet notamment à Our Theory de jouer "The Liars" sur scène, un titre donc le scream était assuré par Bert de chez Chunk! No, Captain Chunk! sur la version studio. Le set est carré, bien plus énergique que celui d'Apply For A Shore et la Marquise commence véritablement à se chauffer. Une prestation qui sera pourtant critiquée par certains pour le chant clair de Bastien. Une fois de plus, les goûts et les couleurs... Mais il y a fort à parier que l'EP prévu pour 2015 remettra de l'ordre dans tout ça, assurant de nouvelles aventures pour les parisiens !


C'est enfin au tout de la tête d'affiche de monter sur scène : les italiens de Hopes Die Last sont attendus avec impatience dans la fosse. Voyant la population autour de moi commencer à bouillonner, je m'attends à quelque chose de ... surprenant. Car oui, je n'avais aucune idée de qui étaient les mecs de Hopes Die Last avant leur prestation de cette soirée, ni même de quoi avait l'air leur musique. Comme expliqué plus haut, j'ai un peu de mal à suivre le mouvement niveau Post-Hardcore... Quoiqu'il en soit, il faut peu de temps pour se rendre compte que la soirée aura été un crescendo constant jusqu'à l'arrivée des italiens qui délivreront le set le plus bourrin de la soirée, la puissance du son étant nettement au-dessus des deux groupes précédents. Véritables stars de la soirée, les gaillards jouent leur musique avec une vraie joie communicative, la fosse répondant présente, preuve qu'il n'y a pas qu'aux États-Unis que des groupes sont reconnus pour ce genre musical. La péniche vibre et tangue, le public de la Marquise prend son pied, tout comme la formation sur scène qui communique clairement sa joie de voir du monde reprendre ses textes de bon cœur. Ce sont même de véritables dialogues, par gestes et regards entre les fans et les musiciens, qui auront lieu tout au long du set. Entre slams et checks avec les plus investis ayant pris position au pied de la scène, Hopes Die Last est venu apporter ce que le public était venu chercher, ça ne fait aucun doute quand on voit le pied que certains prennent dans la fosse. Et même s'il n'arrivera pas à me réconcilier totalement avec le genre, je ne peux qu'admettre la patate que le groupe possède et l'énergie déployée sur scène. Et ça, même quand on n'aime pas des masses, ça fait plaisir à voir !

Une soirée partagée entre curiosité et découvertes qui, malgré mon manque d'attrait pour le Post-Hardcore, aura été très plaisante, la Marquise offrant des conditions idéales pour un concert de ce type. Une péniche, un bar, pas trop de monde et une scène proposant cette proximité qui devient si rare entre le public et les artistes. Et pour seulement six euros, on ne peut pas se plaindre !

Merci à Jonathan Bouillaux pour les photographies. Retrouvez l'intégralité de l'album photo de la soirée sur sa page Facebook.

01/01/2015

[Vidéo] Dope D.O.D. : "Trapazoid"

Dope D.O.D. propose un nouveau clip pour débuter l'année, et les hollandais ont l'air en forme ! "Trapazoid" est extrait de l'EP Ugly qui devrait sortir au mois de février, le vendredi 13 plus exactement. Une photographie et des mises en scène toujours au service de ce Rap si singulier rebaptisé Horrorcore, histoire de montrer que le groupe n'a pas pris de "bonnes" résolution, sauf si il s'agit évidemment de faire encore plus dérangeant et glauque qu'auparavant. Décidemment, avec toutes les sorties prévues pour les mois prochains, 2015 s'annonce comme une année chargée !