22/12/2012

[Album] Hecq : "Avenger"

Artiste : Hecq
Album : Avenger
Septième Album
Sortie : 2011
Genres : Electro, Dubstep, Intelligent Dance Music, Expérimental
Label : Hymen Records
Morceaux à écouter : Bête Noire, Nihilum, With Angels (Trifonic Remix)
♥♥♥♥
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Hecq (Ben Lukas Boysen de son vrai nom) m'était encore inconnu il y a un an (et c'est bien dommage me direz-vous). Le producteur allemand a pourtant produit des albums qui semblent être de véritables bijoux depuis 2003 (je me pencherai sur sa discographie prochainement, je pense). C'est donc sans avoir connaissance de ses productions passées que j'ai posé l'oreille sur son "Avenger" au costume bizarre. Le visuel de l'album est des plus sympathiques, une esquisse sur fond de ce qui semble être des taches de café, et ce personnage tatoué des termes qui font l'identité de cette galette : oui, ce personnage est à lui seul l'album tout entier. Une fantaisie, une histoire aux multiples facettes.

Concernant la tracklist, il apparaît un peu dommage de voir cinq remixes sur un total de quinze pistes, sans oublier deux "Interims" à l'intérêt musical nul. On a donc droit à huit créations originales du producteur. Un peu maigre diront certains, mais leur intérêt est tout de même suffisamment grand pour rattraper le coup.

Comme dit plus haut, je n'ai pas pris connaissance de la discographie de l'artiste avant d'écouter cet album. Je ne pourrai donc pas me permettre de comparaison directe avec ce que celui-ci a pu faire auparavant.

On est donc face à un album de Dubstep, mais pas seulement. Car on aurait bien tort de mettre Hecq dans le même panier qu'un Skrillex ou un Excision ! Il est vrai que les Allemands ont le chic pour faire les choses bien et jamais comme les autres : une identité musicale forte et propre à chaque groupe que l'on retrouve aussi bien chez Rammstein ou Guano Apes (pour ne citer qu'eux). Ben Lukas Boysen marque donc le genre Dubstep de sa propre pierre et sa touche personnelle avec cet album qui mérite pas mal d'honneurs.

Plutôt que de s'enliser dans la tendance actuelle qui vise à adapter le Dubstep à toutes les sauces Rock ou House, Boysen prend ici le parti de produire un son à la fois étrange, orchestral mais qui remonte surtout aux origines du genre, à savoir un travail sur le son qui en fait aussi bien un élément de festivité (bon évidemment, on est loin de ce qu'on pourra trouver dans la première boîte de nuit du coin) qu'un truc à écouter au casque, confortablement installé dans son canapé. Tout le travail ici porte sur des ambiances sombres, parfois angoissantes ("Bane"), aux basses et beats sourds, lourds et "deep" à souhait. Autant dire que l'écoute au casque comporte pas mal de niveaux de lecture et qu'il y a toujours une découverte à faire dans ce travail d'orfèvre.

S'il fallait simplement résumer le travail de Hecq sur cette galette, on pourrait dire qu'il s'agit là d'une sorte de bande originale d'un film imaginaire que chacun se fera à l'écoute de l'album. "Bête Noire" profite d'une intro lumineuse qui fait très bien office de genèse, "With Angels" enchaîne sur une noirceur venue tacher des voix spectrales et légères en toile de fond, "Pulverized" propose ensuite un voyage bien plus épique et mouvementé, puis "Bane" vient métamorphoser l'ensemble à coup de breaks et bombes sourdes. Quant à "Shutter", on a carrément l'impression de subir l'agonie robotique d'un androïde sortant tout droit d'une ambiance malsaine au possible., et ce ne sont pas les "Nihilum" et "Suture" qui suivent qui changent le ton.

En tout cas, le sujet est entièrement maîtrisé et Hecq arrive à faire du Dubstep intelligent et soigné qui laisse une trace. Les remixes sont quand à eux charmants sans être d'un intérêt capital, excepté la petite perle "With Angels" par Trifonic qui est tout bonnement magique et poétique avec ses quelques notes de marxophone et ses ambiances re-travaillées. L'album n'est cependant pas des plus accessibles et peut paraître difficile à digérer dès la première écoute. Il faut s'y prendre à plusieurs fois avant de l'apprécier à sa juste valeur, même si on reconnaîtra qu'il manque parfois de mélodies ou lignes de synthés restant en tête comme Icicle peut le faire. "Avenger" est malgré tout une galette d'une qualité rare !

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