28/11/2012

[Info] Hollywood Undead : Nouvel Album

La bande de "Charlie Scene" et ses potes qui avaient prévu de sortir leur troisième album à la fin de l'été 2012 ont officiellement annoncé cette sortie pour janvier 2013. Une galette répondant au doux nom de "Notes From The Underground" qui laisse une fois de plus penser qu'il sera (encore) question de dépeindre la ville de Los Angeles et ses sombres réalités ("We Are"). Le groupe reste cependant fidèle à ses penchants décalés et son humour noir en proposant un deuxième titre à l'écoute avec "Dead Bite". La communauté de fans est impatiente et bien que le groupe n'ait pas encore sorti de véritable bon album, il faut avouer que c'est avec plaisir qu'on attend cette sortie, ces deux premiers titres reprenant la recette habituelle : lyrics simples et efficaces et refrains ô combien facile à retenir et à reprendre sur fond de Rap Métal bien senti.

> Chronique de "American Tragedy" à venir... <

27/11/2012

[Album] Deftones : "Koi No Yokan"

Artiste : Deftones
Album : Koi No Yokan
Septième Album
Sortie : 2012
Genres : Métal Alternatif, Métal Expérimental, Shoegazing
Labels : Reprise Records, Warner Bros
Morceaux à écouter : Leathers, Poltergeist, Tempest, Gauze
♥♥♥♥♥
> Ecouter l'album sur Youtube <

N'ayons pas peur des mots : Deftones est comme du bon vin qui se bonifie avec l'âge et cet opus est sans doute le meilleur depuis "Around The Fur". L'album éponyme de 2003 apparaît définitivement comme une erreur de parcours et depuis "Saturday Night Wrist", c'est toujours un réel bonheur de retrouver la bande de Sacramento pour une nouvelle galette. Voilà donc le fameux "Koi No Yokan" (qui se traduit plus ou moins par le sentiment ressenti lorsque l'on rencontre une personne qu'on s'apprête à aimer...), deuxième album produit sans la participation du bassiste Chi Cheng, figure charismatique du groupe (qui se remet lentement de sa sortie de coma suite à son accident de voiture), et signé chez Reprise Records (pareillement que "Diamond Eyes") avec toujours Nick Raskulinecz aux commandes. Un visuel qui reste dans un même niveau de classe que les deux opus précédents et qui bien que présentant une photographie, reste tout de même abstrait (j'y reconnais personnellement une vue urbaine de baies vitrées de grands immeubles, comme la fameuse scène de Skyfall à Shanghai dans le dédale de vitres aux reflets colorés dans le building, mais ce n'est que mon impression).

Septième album pour un groupe qui n'en finit pas de satisfaire ses fans et proposer une musique toujours plus riche et travaillée, s'éloignant toujours un peu plus du Métal conventionnel. Un album dont la promo a été assurée par la sortie de deux morceaux qui sonnent pour moi comme les deux pièces maîtresses des onze titres proposés. "Leathers" a en effet été larguée sur la toile, et ce gratuitement, le 19 septembre dernier (2012) puis "Tempest" le 9 octobre. Deux morceaux qui rappellent toute l'intensité de la musique de Deftones, l'émotion dégoulinant à travers les textes de Chino Moreno, l'épaisseur de la guitare de Carpenter et le groove qui en ressort. D'une façon étrange, on sent un réel bonheur dans cette musique, un épanouissement complet qui nous transporte lors de passages lyriques et poétiques d'une puissance rare ("Poltergeist"). Carpenter a d'ailleurs rangé ses six et sept cordes au placard pour ne jouer que sur une huit cordes qui démontre tout son potentiel dans des riffs inspirés comme à l'époque de "Around The Fur", le bonhomme nous présentant d'ailleurs son instrument avec humour et enthousiasme. Mais il serait bien inutile de parler de chacun des compères de façon indépendante tant Deftones offre là une alchimie complète où le travail de tous est perceptible sur toutes les couches de leur musique (Delgado présente d'ailleurs ici un travail magnifique sur les ambiances, comme sur "Gauze" ou "Entombed").

Mais c'est vraiment dans le travail de composition que Deftones arrive encore à nous charmer : on a droit à de magnifiques pièces à deux guitares ("Leathers", "Gauze") qui rappellent que Chino Moreno est un musicien en plus d'être chanteur, même si l'exercice est difficile pour les prestations live, sans pour autant être de mauvaise facture, loin de là même. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le bonhomme tire meilleur profit de sa voix mutante au fil du temps. Celle-ci développe de plus en plus un lyrisme perceptible qui m'a pratiquement donné l'impression d'entendre du Maynard James Keenan sur l'intro de "Tempest"...

Enfin bref, il serait possible de faire l'éloge de cette galette pendant plusieurs paragraphes encore mais comme toute pièce de Deftones, c'est à l'écoute que la magie opère et il faut bien être totalement insensible au genre pour ne pas reconnaître qu'on est là face à un bel album. On regrettera peut-être la durée d'un titre comme "Rosemary" mais même cette pièce peut être appréciée à sa juste valeur après un certain nombre d'écoutes. Au final, malgré quelques (toutes petites) longueurs ("Romantic Dreams" par-exemple), on termine l'écoute en ayant passé un très agréable moment et l'envie de se repasser l'album dans son intégralité pour mieux l'appréhender.

Du beau boulot donc, qui vient rappeler que Deftones n'est pas à bout de souffle et arrive encore à nous faire rêver et vibrer. Quant à "Eros", après un bijou comme celui-ci, on peut encore l'attendre, si on ne l'a pas déjà oublié...

25/11/2012

[Album] Pendulum : "Immersion"

Artiste : Pendulum
Album : Immersion
Troisième Album
Sortie : 2010
Genres : Drum and Bass, Electro Rock, Drumstep, Dubstep, Métal Alternatif
Label : Warner, Atlantic Records
Morceaux à écouter : Salt In The Wounds, The Island, Witchcraft, Self vs Self
♥♥
> Ecouter l'album sur Grooveshark <

C'est un fait, il n'est désormais plus possible d'espérer un album de Pendulum comme au "bon vieux temps", et ce pour une bonne raison : le groupe a annoncé sa séparation en début d'année 2012. Par séparation, il faut simplement comprendre que le groupe ne prévoit plus de concerts live sous une autre forme que des DJ sets et ne prévoit pas non plus de produire un prochain album. Autant dire qu'il sera toujours possible d'apprécier les meilleures productions du groupe lors de "concerts" mais que les versions instrumentales ne seront plus de la partie. Les fans de la première heure (comme moi) s'en tamponnent aisément, tandis que d'autres sont bien déçus. Bon, il faut avouer que les prestations live de Pendulum étaient bien jouissives mais elles ne faisaient qu'humaniser une musique qui passe déjà très bien sur de simples machines, enfin selon moi... Bref, là est un autre débat.

"Immersion" voyait donc le jour en 2010, et ce deux ans après un "In Silico" qui avait un peu surpris son monde. Ce troisième album affichait un visuel d'une toute autre classe que celui de l'effort précédent mais en ce qui concernait le son, peu de gros changements malgré une volonté d'innover et d'explorer d'autres genres comme le Métal et le Dubstep. Des genres qui finalement ne collent pas tant que ça à l'étiquette de Pendulum qui s'était imposé comme une référence en Drum and Bass avec un premier album qui "cassait des briques". Une évolution qui bien que respectable car synonyme de prise de risque était tout aussi regrettable car l'identité du groupe commençait vraiment à s'ébrécher...

Sur le papier, il y avait pourtant de quoi être satisfait : plus de soixante-sept minutes de musique en boîte et des featurings assez éclectiques avec Steven Wilson (Porcupine Tree), In Flames et même Liam Howlett (The Prodigy), même si depuis le remix de Voodoo People par Pendulum, sa participation n'étonne pas vraiment. "Immersion" est tout de même un album difficile à cerner, force est de l'admettre. On retrouve la patte de "Hold Your Colour" dans pas mal de titres purement Drum and Bass, surtout dans certains synthés caractéristiques ("Salt In The Wounds", "Immunize", "The Vulture"), mais l'Electro Rock est toujours là, les guitares aussi, et le chant de Rob Swire encore et toujours de la partie ("Watercolour", "The Island Part I", "Witchcraft", "Encoder")... Davantage de morceaux chantés, donc, et même si le bonhomme se débrouille plutôt bien, on est très très loin des pépites purement Electro de 2005 !

L'évolution de la musique du groupe se ressent donc énormément sur cet album même si on peut noter une volonté de retour dans le temps musicalement. Pendulum s'inspire donc de son propre parcours mais vient ajouter tant d'autres genres qu'on est finalement un peu perdus. In Flames apporte sans doute la touche la plus étonnante de l'album avec son Métal coriace qui "tache". Le titre "Self Vs. Self" passe cependant bien si on ne rechigne pas le genre qui n'a à priori rien à faire dans un album de Drum and Bass. Le Dubstep pointe le bout de son nez sur "Set Me On Fire" tandis que c'est un côté beaucoup plus House/Dancefloor qui transparaît avec "The Island Part II", un morceau qui apparaît aujourd'hui comme une évidence quand on voit ce que Swire fait désormais avec Knife Party.

Bref, "Immersion" éloignait encore davantage Pendulum de son fameux "Hold Your Colour" en explorant d'autres genres musicaux parfois non apparentés à la Drum and Bass. Une direction artistique un peu casse gueule mais qui restait charmante à l'oreille et qui a pourtant bien fonctionné quand on voit la position atteinte par l'album dans les charts. Une curiosité qui bien que maîtrisée et propre ne pouvait que décevoir les fans de la première heure. On sent bien que le public visé n'était pas vraiment le même et que Pendulum s'essoufflait tout en essayant toujours d'innover. Dommage et surtout décevant...

23/11/2012

[News] Long Distance Calling : Nouvel Album

Le groupe allemand de Post Rock / Post Métal instrumental a annoncé la sortie d'un quatrième album pour Mars 2013 qui s'intitulera "The Flood Inside". Un grand tournant pour le groupe qui accueille désormais Martin "Marsen" Fischer au chant après que Reimut Van Bonn (qui s'occupait du son aux machines) ait quitté la formation après la sortie du troisième excellent opus. La production et l'enregistrement ont pu être suivis grâce à des vidéos postées par la bande sur leur site officiel, et jointe ci-dessous. Plus de sons Electro donc, mais une voix désormais. On grince un peu des dents... Affaire à suivre, donc.


22/11/2012

[Album] (hed) Planet Earth : "(hƏd)pe"

Artiste : (hed) Planet Earth
Album : (hƏd)pe
Premier Album
Sortie : 1997
Genres : Métal Alternatif, Hopcore, Rapcore, Funk Métal, Hip Hop, Punk Alternatif
Label : Jive Records
Morceaux à écouter : Firsty, Serpent Boy, Tired Of Sleep
♥♥
> Ecouter l'album sur Grooveshark <

Une chose qui frappe en écoutant ce premier album de (hed) PE ("hed" apparemment pour "high education"), ce sont tous ces genres qui viennent se mêler dans ce Rapcore nerveux et puissant. On bascule dans un même morceau du Hip Hop jazzy et funky à des riffs ultra gras et bourrins d'un Rap Métal des plus nerveux. Limp Bizkit a pourtant sorti son premier album la même année, mais les deux groupes sont presque incomparables tant la musique de (hed) PE a ce petit quelque chose de spécial et décalé. Notons que le groupe se forme en 1994 dans le Comté d'Orange, tout comme Zebrahead deux ans plus tard.

Musicalement, il est très difficile de mettre le groupe dans une case : le Néo Métal ? Non. Le Rap Métal ? Peut-être mais cela ne convient pas. Les influences Punk et Hip Hop de (hed) PE ont même donné naissance à un tout nouveau genre baptisé le "G-Punk" pour "Gangsta Punk", alors 'faut voir le problème ! En fin de compte, (hed) PE fait un peu de tout. Les guitares saturées sortent des riffs bourrins mais ne rechignent aucunement sur des lignes plus aériennes et légères ("Darky"), le tout moyennant pédales à effets qui rappellent sans conteste Snot et son excellentissime album "Get Some" ainsi que le Korn des première heures ("Ground").

Le problème ici, c'est que ce premier album est un ensemble complet, puissant et démontrant un grand potentiel mais que la ligne directrice est difficilement identifiable : on y trouve des pièces très violentes ("Serpent Boy" avec ses notes ultra aigües en fond des fameux "Take A Look Around !") et d'autres beaucoup plus posées comme le très bon "Tired Of Sleep" qui est clairement orienté Hip Hop au groove porté par une basse (contrebasse ?) ronde à souhait. Des éléments qui font de ce premier album un album "casse gueule" et le groupe en a bien payé les frais à sa sortie. En effet, Jared Gomes et sa bande ont été contraints de rembourser les pertes sur les ventes de cet album à Jive Records qui est à la base un label de Hip Hop, le groupe se considérant davantage comme apparenté au genre Punk. Le résultat fut sans appel : les ventes furent calamiteuses.

Il ne manque pourtant pas grand chose pour faire de cette galette un truc agréable à écouter car tout est là. S'il fallait comparer cet album éponyme à un autre pour son côté bancale, c'est sans hésiter que je citerai le premier album d'Incubus.

Difficile de juger donc, tant le parti pris est personnel et respectable, car cet album sort évidemment du lot. Pour certains, (hed) PE fait partie de ces génies incompris qui se sont faits submerger par la vague Limp Bizkit et compagnie. Pour les autres, le fait que cet album n'ait pas fonctionné est amplement mérité. On ne peut cependant pas nier la bonne dose d'énergie que le groupe libère dans sa musique sur fond Punk des plus jouissif et entraînant ("Firsty"). Une curiosité qu'il faut quand même écouter au moins une fois dans sa vie.

20/11/2012

[EP] Nina Nesbitt : "The Apple Tree"

Artiste : Nina Nesbitt
EP : The Apple Tree
Sortie : 2012
Genres : Auteur/Compositeur, Acoustique, Pop, Folk
Label : Universal Music Group
♥♥♥
> Stream de l'EP sur diverses plate-formes <
> Nina Nesbitt sur SoundCloud <

Nous avons tous eu quinze, seize, puis dix-sept et dix-huit ans. Ces années avec les (vrais) premiers échanges de fluides avec le sexe opposé (parfois plus tôt pour certains, et plus tard pour d'autres) et tous les petits bonheurs et malheurs que cela implique. Disons qu'écouter Nina Nesbitt a de quoi réveiller en nous une certaine nostalgie pour cette époque parfois difficile : celle que certains appellent "l'école de la vie". Premiers (véritables) amours, relations et tous ces trucs qui ressemblent de près ou de loin à la découverte des premières déceptions et désillusions. Dans cet EP, il n'est pratiquement question que de ça et ce dernier sort tout juste après que la jeune écossaise Nina Nesbitt ait soufflé ses dix-huit bougies.

Ma culture Pop/Folk laisse plus qu'à désirer et c'est donc sans grandes références du genre que j'ai découvert la voix de cette jeune demoiselle (teinte en) blonde. Voici donc cinq titres qui, bien que traitant un sujet simple et quelque peu naïf, présentent toute la fraîcheur de la voix de Nina et sa capacité à écrire et composer une musique pétillante et communicative. C'est avec une sensibilité toute particulière et une certaine simplicité que la jeune artiste couche des mots et des notes sur le papier qui viennent très vite nous toucher et provoquer chez nous cette nostalgie de "nos plus belles années". Certains diront que j'ai des réflexions de vieux mais il faut reconnaître que le temps passe vite...

Tout débute avec "The Apple Tree" qui donne son nom à l'EP et dont la vidéo qui l'accompagne (tournée de façon amateure et dans laquelle on peut notamment apercevoir Ed Sheeran) rappelle que Nina Nesbitt a débuté en postant des vidéos sur Youtube et que bien que l'on retrouve pas mal d'autres instruments sur les versions studio de ses titres, c'est seule avec sa guitare qu'elle monte sur scène. Très peu d'arrangements dans cet EP, et une large place donnée à la voix de Nina qui sonne juste, avec ce brin de tremblement et de fragilité qui pourtant laisse apparaître une certaine maîtrise et une maturité vocale presque déconcertantes.

Le reste est dans le même ton et fonctionne plutôt bien. On notera la forte présence du piano sur "Hold You" et "Make Me Fall" qui apporte cette touche intimiste finale, comme un dialogue direct entre Nina et l'auditeur.

Un EP qui présente donc au mieux le talent et le potentiel de la demoiselle dont on va sans aucun doute beaucoup entendre parler prochainement. Elle est d'ailleurs en tournée, à l'heure où j'écris ces lignes, pour promouvoir son nouveau titre "Boy" qui donnera son nom à son futur EP. Affaire à suivre, donc.

17/11/2012

[Vidéo] Sirah : "Up & Down"

Sirah vogue sur le succès depuis ses featurings avec Skrillex 
et la sortie de sa Mixtape (en deux versions différentes : "C.U.L.T." et "C.U.L.T. - Too Young To Die" ).
Voici donc la vidéo pour "Up & Down", fraîchement postée par la demoiselle.

> Chronique de "C.U.L.T. Mixtape" par Sirah <

16/11/2012

[Album] Deftones : "Diamond Eyes"

Artiste : Deftones
Album : Diamond Eyes
Sixième Album
Sortie : 2010
Genres : Métal Alternatif, Rock Alternatif, Post Rock/Métal, Rock et Métal Expérimentaux
Labels : Reprise Records, Warner Bros
Morceaux à écouter : Diamond Eyes, Beauty School, Prince, Risk
♥♥♥♥
> Ecouter l'album sur Grooveshark <

Première chose qui vient en tête à la vue de cet album : quelle classe ! quelle élégance ! Deftones oublie définitivement sa fameuse typo manuscrite pour du texte en bloc, solide et sobre. Une sobriété que l'on retrouve à l'intérieur de ce boîtier : un livret avec textes blancs sur pages noires, sans photographies à l'exception de ce volatile nocturne d'une grande élégance lui aussi (une chouette effraie pour les non-ornithologues). Un album miraculé et miraculeux, car il voit le jour après une période de doute pour le groupe : Chi Cheng, bassiste charismatique depuis les débuts du combo, se retrouve dans le coma après un grave accident de voiture en novembre 2008. Dès lors, les quatre compères restant se posent la question de savoir si le groupe survivra, l'album "Eros" alors en préparation étant presque bouclé. C'est finalement à Sergio Vega (bassiste de Quicksand) que l'on doit la survie du groupe avec son arrivée dans la formation en début d'année 2009 : "Eros" est définitivement mis de côté au profit d'un nouveau projet que voici.

Un nouveau départ pour Deftones donc, comme une renaissance, sans compter que c'est un tout nouveau Chino que l'on retrouve, amaigri, profitant d'un sacré coup de jeune. Car c'est bien dans le malheur de l'accident de Chi Cheng que les autres membres se ressoudent pour oublier leurs querelles passées et difficultés à travailler ensemble. Une époque bien sombre qui a pourtant donné naissance à "Saturday Night Wrist", mais dans la peine. "Diamond Eyes" est donc un album de réconciliation, une nouvelle façon de travailler ensemble, cette alchimie perdue depuis tant d'années apparemment, le groupe ayant donné plus ou moins l'impression de se forcer à toujours pousser plus loin l'expérimentation de sa musique pour se démarquer du reste des autres groupes du genre. En somme, une nouvelle joie dans l'écriture de la musique, qui se ressent surtout dans les sujets des thèmes abordés dans les textes de Chino, plus positifs, moins pessimistes et moins sombres, ainsi que dans la vidéo officielle du morceau "Beauty School" où on y découvre un groupe soudé et heureux de travailler ensemble, comme au bon vieux temps diront certains. On notera aussi que le groupe ne signe plus chez Maverick Records et que ce changement de label n'y est peut-être pas pour rien. Pour faire d'une pierre deux coups, c'est aussi un autre producteur qui prend les choses en main : un certain Nick Raskulinecz (qui a travaillé, entre autres, avec Alice In Chains, les Foo Fighters ou encore Stone Sour).

Un sixième album à l'identité forte. J'éviterai de parler de l'album éponyme qui était pour moi davantage une erreur de parcours qu'un réel chef d'oeuvre. On notera d'ailleurs que depuis "White Pony", c'est le seul album où le groupe aura osé le retour aux sources au niveau du son et du visuel de l'album (typographie comprise)... Bref, "Diamond Eyes" présente donc ses marques de noblesses dans tous ses aspects : visuellement et musicalement. Une quarantaine de minutes en boîte pour onze pistes : rien d'exceptionnel. Pourtant on rentre tout de suite dans l'univers de cette galette avec le morceau qui donne son nom à l'album : un "Diamond Eyes" à la fois lourd (Carpenter dégaine la huit cordes en grandes pompes pour des riffs gras et gastriques d'une tonalité si basse qu'elle mettrait presque mal à l'aise) et envolé où Chino laisse traîner sa voix vers des cieux incertains. Un lyrisme qui sonne étrangement comme le parfait mélange de "White Pony" et "Saturday Night Wrist". Oui, Deftones s'approche de son but, petit à petit, chaque album explorant un peu plus à chaque fois de petites nouveautés qui mèneraient le groupe dans le droit chemin : son chemin.

Chaque pièce de l'album est un exercice de style à part qui pourtant reste dans le ton de l'ensemble. Un travail remarquable qui ferait presque oublier toutes ces expérimentations passées vers la New Wave ou le Trip Hop qui ne sonnait vraiment pas "deftonien". Il n'y a tout bonnement plus de beat Electro remplaçant la batterie de Abe, et ça fait vraiment du bien ! Il est cependant très difficile de décortiquer chaque pièce de l'album tant les ambiances développées et les riffs offerts sont personnels : chacun les acceptera ou non, à son goût, à son propre jugement. Il y a par-exemple dans "Prince" cette ambiance étrange et torturée des couplets qui disparaît magistralement sous les riffs lourds de Carpenter sur le refrain, le tout s'envolant avec la voix de Chino : du grand art qui fait frissonner.

Il est vrai que la musique du groupe a cependant changé et ce changement ne plaît pas à tout le monde. Comme à chaque nouvel album du groupe, les retours sont partagés. Certains auront trouvé "Deftones" très bon, mais pas "Diamond Eyes". pour moi, c'est plutôt l'inverse. Cet album a une grande classe et cette classe se retrouve d'ailleurs dans les clips de "Diamond Eyes", "Rocket Skates" et "You've Seen The Butcher" où la photographie et l'esthétique générale des images est de haut niveau. Très fort.

On peut aussi noter l'intérêt des bonus livrés avec la version Deluxe de l'album : des reprises d'une qualité indéniable qui changent de ce que l'on a l'habitude d'entendre de la part de la bande de Sacramento.

14/11/2012

[Album] Icicle : "Under The Ice"

Artiste : Icicle
Album : Under The Ice
Premier Album
Sortie : 2011
Genres : Electro, Drum and Bass, Dubstep, Down Tempo, Techno Minimale
Label : Shogun Audio
Morceaux à écouter : Dreadnaught, Breathing Again, Arrows
♥♥♥♥♥
> Ecouter l'album sur Youtube <

On va encore dire que je rabâche sans arrêt la même chose mais la pochette d'un album en dit souvent (très) long sur son contenu et il n'y a pas besoin ici d'avoir bac+5 pour comprendre que "Under the Ice" est loin d'être un album commun. Un portrait à peine lisible, à peine visible aussi, déstructuré, aux facettes multiples et aux tonalités pourtant froides et homogènes. Oui, c'est bien un disque cérébral que voilà.

Et le disque est à l'image de son producteur : Jeoren Snik, de son vrai nom, est un de ces mutants à la tête de surdoué-geek, lunettes sur le nez, mine un peu éteinte et personnage en retrait, qui maîtrise son sujet comme il se doit et n'hésite pas à pratiquer différents styles musicaux parfois pointus d'une façon remarquable pour un résultat très personnel et propre. En gros, une musique qui ne laisse pas indifférent et qui s'identifie rapidement. Le hollandais désormais établi à Londres compose une musique épurée, parfois minimaliste, où l'on retrouve évidemment Drum and Bass et Dubstep mais abordés d'une manière foutrement personnelle. Cependant le bonhomme respecte une règle qui est bien souvent oubliée par la plupart des producteurs du genre : il n'y a parfois pas besoin de boum-boum incessant ou de basses fracassantes pour offrir de la musique à l'impact fort.

Et c'est ici tout l'intérêt de ce disque qui explore toute la froideur de sons à la fois organiques et synthétiques (paradoxal ?), à la touche cristalline et métallique ("Nausea"). L'écoute au casque permet même d'accéder à différents niveaux de lecture, tant et si bien qu'on a parfois l'impression d'écouter deux morceaux différents simultanément ("Top Of The Page").

Mais revenons aux genres. Bien évidemment, chacun mettra la terme qui lui plaît dessus : Drum, Dubstep, Down Tempo, etc. Mais ce qu'il faut noter, ce sont ces petites touches particulières venues pointer le bout de leurs nez sur chaque pièce de cet album. Entre sonorité orientales et volées de flèches nous frôlant les oreilles ("Arrows") ou ces étranges synthés qui semblent presque communiquer avec nous sur fond d'éclairs sonores perçants ("Europa"), on retrouve des beats plus "conventionnels" et des samples de voix spectrales appuyées par un rythme qui mettrait l'auditeur presque en transe ("I Feel U").

L'ensemble met parfois mal à l'aise mais à travers cette caverne de glace aux échos étranges, on trouve tout de même un semblant d'humanité grâce aux voix mises au service de ces ambiances éthérées. Ainsi, quelques personnalités comme SP:MC ou DRS se prêtent au jeu, mais c'est surtout la voix très particulière de Robert Owens qu'il faut souligner ici ("Redemption", "Step Forward").

Voilà donc un album singulier, à la personnalité forte et à la ligne directrice maîtrisée du début à la fin. Sans trop en faire, Icicle arrive ici à captiver, à envoûter, à hypnotiser son auditoire par un travail pointilleux et ô combien méticuleux. Un disque qui n'est cependant pas si accessible qu'il pourrait le paraître et dont une écoute attentive au casque est presque obligatoire. Un trip à la fois froid et spatial qui ne laisse pas indifférent.

07/11/2012

[Album] Limp Bizkit : "Significant Other"

Artiste : Limp Bizkit
Album : Significant Other
Deuxième Album
Sortie : 1999
Genres : Néo Métal, Rap Métal, Hip Hop
Labels : Flip, Interscope
Morceaux à écouter : Break Stuff, Nobody Like You, Trust
♥♥
> Ecouter l'album sur Grooveshark <

On aurait tendance à oublier qu'avant Linkin Park et ses multiples "erreurs commerciales" dont la première répondait au doux nom de "Meteora", il y a d'abord eu la touche Limp Bizkit. En effet, après un premier album profondément ancré dans l'esprit du Néo Métal des premières heures, ce "Significant Other" voyait le jour deux ans après mais sonnait bien moins juste que le précédent. Un syndrome qui a eu les effets qu'on connaît sur le genre dans le début des années 2000...

Commercial vous avez dit ? Il y a de ça, en effet. Pourtant, ce n'est pas vraiment à nous, Français, qu'il fallait demander de voir ce genre de détail (généralement caché dans des textes bien fades et sans réel intérêt écrits dans un anglais que trop peu d'entre nous décryptent et comprennent). Cependant, hormis ce point pourtant évident (il n'y a qu'à se pencher sur "No Sex" pour voir que le sujet est un peu facile et inintéressant), il n'y a qu'à faire la comparaison avec le premier album pour éclaircir la chose, et je parle bien évidemment sur le plan musical.

Les biscuits ont bien ramolli depuis 1997 ! Le Hip Hop devient de plus en plus exploité dans cet album qui offrait pourtant plus d'une heure de son en boîte et une tracklist conséquente de quinze morceaux dont certains sont cependant des petites bombes ("Break Stuff"). Il y a donc du bon et du moins bon. On retrouve un Fred Durst au flow bien travaillé, dégainant des punchlines à tour de bras mais qui a bien renié sa rage d'antan au chant, s'éternisant sur des refrains languissants et sucrés ("Re-Arranged", "I'm Broke"). Peut-être un souci d'être plus accessible à un public moins porté sur la rage qui faisait toute la force du premier effort, allez savoir...

Comme dit plus haut, il y a du bon et du moins bon. Certes, le son est d'une propreté impeccable et la production est irréprochable, excepté peut-être dans le fait qu'elle arrondit tous les angles. Le son crade et gras à souhait est remplacé par un ensemble aseptisé, bien que la guitare de Borland délivre toujours des accords et riffs pêchus ("Nookie"), alternant avec des lignes plus mélodiques et employant multitude d'effets pour des couplets plus Hip Hop ("Show Me What You Got"). Batterie et basse remplissent elles aussi leurs rôles comme il se doit et on peut même y reconnaître un certain bonheur en les écoutant au casque.

Alors de quoi se plaint-on finalement ? Tout simplement de ne pas retrouver cette énergie destructrice et entraînante du premier album, de ne pas sentir que Durst se lâche comme il se doit sur des refrains qui auraient mérité d'être bien plus braillards et surtout de la présence dans cet album de pistes comme "A Lesson Learned" ou encore de cette "Outro" un peu prétentieuse où cet irritant "Limp Bizkit is funking cool, you guys are cool, the new record is great" vient définitivement faire perdre toute crédibilité à ce morceau qui clôture un album certes cool à écouter, "qui passe bien", mais dont la saveur ne reste pas longtemps dans les oreilles malgré un déferlement de têtes connues (Jonathan Davis, Method Man ou encore Aaron Lewis). Un peu dommage.

06/11/2012

[Mix] Shambhala 2012 par Excision et Downlink


Le mix Shambhala 2012 est là (depuis quelques temps déjà) !
Pour la tracklist, il vous suffit d'afficher la page Youtube : elle est listée en-dessous. Enjoy !
> Voir la chronique de l'album d'Excision <
> Site Officiels : Excision / Downlink <

05/11/2012

[Album] Comeback Kid : "Broadcasting..."

Artiste : Comeback Kid
Album : Broadcasting...
Troisième Album
Sortie : 2007
Genres : Punk Hardcore
Labels : Smallman Records, Victory Records
Morceaux à écouter : Defeated, Broadcasting..., Market Demands
♥♥♥♥
> Ecouter l'album sur Grooveshark <

Que dire, que dire ?! Tellement de choses. Comeback Kid a su s'imposer tellement vite sur la scène mondiale du Hardcore qu'il n'y a plus grand chose à attendre du groupe canadien si ce n'est d'en prendre, une fois de plus, plein la gueule. Une nouvelle baffe en pleine face et dans les tympans où le combo démontre toute l'étendue de son talent. La barre avait pourtant été mise très haute avec "Wake The Dead" mais le challenge est évidemment relevé. "Broadcasting..." est un troisième album qui tient toutes ses promesses malgré quelques petits "soucis" qui laissaient présager le pire...

En effet, Scott Wade quitte le groupe après la sortie de "Wake The Dead", donnant au morceau qui clôturait cet album ("Final Goodbye") tout son sens. Il est alors remplacé par Andrew Neufeld (guitariste depuis la formation du groupe) qui donnait déjà beaucoup de voix sur les albums précédents et en live. C'est donc un Neufeld bien plus "gueulard" que son compère que l'on retrouve au chant et bien que sa voix soit moins claire que son prédécesseur, celle-ci n'entache en rien la qualité de la musique du groupe.

Comeback Kid sert ici du Hardcore tout aussi pêchu que sur les efforts précédents et bien que l'on y soit habitué, la recette fonctionne toujours aussi parfaitement. La frontière avec le Métalcore n'est cependant pas bien loin, preuve que le genre évolue au fil du temps et ce n'est pas l'introduction de "Defeated" qui laissera penser le contraire, bien que la suite soit davantage orientée Hardcore pur et dur (avec des gang vocals magistraux !). Bien que Neufeld ne puisse s'employer à jouer ses parties de guitare en live, il enregistre cependant celles-ci sur l'album et on retrouve donc ces deux guitares qui se complètent toujours aussi bien pour des parties mélodiques ("Industry Standards"). De manière générale, la production est de toute façon très propre et chaque instrument trouve sa place sans disparaître dans un brouillard sonore, et le morceau qui donne son nom à l'album en est le parfait exemple ("Broadcasting..."). La batterie se permet d'ailleurs d'ouvrir le bal sur plusieurs pièces ("One Last Satisfied", "Market Demands").

Concernant les textes, toujours une certaine lucidité distillée dans un esprit Punk au goût du jour et des gang vocals au top pour une énergie qui dégouline en même temps que notre transpiration commençant à perler sur notre front tant il est facile de se déchaîner sur chaque morceau de cette galette.

Une fois de plus, le Hardcore canadien de Comeback Kid fait mouche et malgré quelques petits changements (voix et musique), c'est toujours avec un immense plaisir qu'on s'écoute la bande de Winnipeg !

03/11/2012

[EP] Skrillex : "Bangarang"

Artiste : Skrillex
EP : Bangarang
Sortie : 2011
Genres : Electro, House Alternative, Popstep, Dusbtep, Hip Hop Alternatif
Labels : Big Beat, Atlantic Records, Owsla Records
♥♥
> Ecouter l'EP sur Grooveshark <

Ce qui est bien avec Skrillex, c'est qu'on sait à quoi s'attendre et que si on est venu le chercher, on ne sera pas déçu. Sonny Moore l'a bien compris et réciproquement ses fans aussi. De ce fait, malgré un petit changement dans l'approche du visuel de cet EP (estampillé "Explicit Content"), c'est du Skrillex tout craché que l'on retrouve, toujours bien entouré pour ses featurings.

Un EP de plus en boîte pour le jeune "prodige" qui vient une fois de plus faire trembler les murs des boîtes de nuits maintenant habituées à passer du Dubstep à la sauce House à la place de la plupart des choses qui faisaient vibrer la jeunesse des décennies antérieures.

Après un EP vraiment moyen qui se limitait en gros à l'exploitation du titre phare de son producteur ("Scary Monsters and Nice Sprites") en en multipliant les remixes, le bonhomme sert ici sept titres originaux (et sans remixes), ce qui fait plutôt plaisir. Cependant, alors que "My Name is Skrillex" marquait une énorme fracture entre le tout premier EP de Sonny Moore et la suite de ses productions, on ne peut pas dire qu'il y ait une nette évolution musicale depuis. En cela, "Bangarang" est donc un EP qui ne sort pas des sentiers battus que Skrillex a lui-même balisés, et c'est bien dommage.

On retrouve donc ces fameux beats en deux temps particulièrement dansants et facilement accessibles pour les dancefloors ("The Devil's Den") et ces synthés torturés, pitchés qui sont désormais devenus la marque de fabrique du gaillard. Du son purement "skrillexien" qui bien que peu originaux par rapport à ce que l'on connaît déjà de lui ont le mérite de rester tout aussi sympathiques ("Right In"). Bien évidemment, un EP de Skrillex ne serait rien sans les fameux featurings et c'est avec joie qu'on retrouve une Sirah au flow prononcé et marqué et aux textes bien crus ("Kyoto"), même si sa présence passerait presque inaperçue tant ses samples de voix sont eux aussi torturés ("Bangarang").

Mais la grande surprise est dans "Break'A Sweat" où apparaît le légendaire nom des Doors. Soyons francs, on ne peut pas dire que leur présence sur ce morceau soit des plus reconnaissables, voire même notable : on a tout juste un petit air de synthé de Ray Manzarek et une (très) courte ligne de guitare de Robby Krieger. Le reste n'est que détail tant Skrillex adapte le tout à sa sauce. Un morceau issu du projet "Re:Generation" qui vise à démontrer à l'aide de plusieurs artistes contemporains tels que DJ Premier ou Mark Ronson que les styles musicaux d'antan influencent largement ceux de l'avenir. Pas certain que le combo Skrillex/Doors en soit le meilleur exemple... Pour les plus curieux, vous pouvez toujours regarder la vidéo retraçant le travail effectué pour ce morceau.

Petits détails notables : la signature sur le label OWSLA (à qui on doit, entre autres, les productions de Koan Sound) et le clip de "Bangarang" à l'esthétique soignée et revisitant le conte de Peter Pan.

Alors que dire ? Un EP de Skrillex, encore un, mais qui bien que peu folichon a tout de même le mérite de présenter quelques nouveaux morceaux plutôt que de commettre l'erreur de jouer la facilité des remixes d'anciens tubes du producteur désormais célèbre. On reconnaîtra tout de même que la prise de risque est des plus minimes, ce dernier produisant ce qu'il sait faire de mieux : du pur Skrillex. Les fans, une fois de plus, sont ravis, et les autres passeront très vite l'oreille dessus.

02/11/2012

[Vidéo] Maniacx : "Many Acts"

Le clip de "Many Acts" est disponible depuis quelques temps. Un point fort permettant à Maniacx de faire surface et élargir sa bande de fans répondant aux nouvelles sonorités du groupe, ces mêmes fans qui auraient peut-être loupé le groupe à ses débuts. Retour gagnant pour la bande de compères qui n'avait rien produit depuis pas mal d'années même si les nouvelles intentions musicales du groupe semblent discutables. Plus de détails dans les chroniques concernant la discographie du groupe.

> Chroniques du premier album et du deuxième album de Maniacx <

01/11/2012

[Album] Billy Talent : "Billy Talent"

Artiste : Billy Talent
Album : Billy Talent
Premier Album
Sortie : 2003
Genres : Rock Alternatif, Punk Rock, Post Hardcore
Label : Atlantic Records
Morceaux à écouter : Try Honesty, River Below, Nothing To Lose
♥♥♥
> Ecouter l'album sur Grooveshark <

Ceux qui connaissent déjà Billy Talent me reprocheront de désigner cet album comme le premier du groupe. Effectivement, la bande avait déjà sorti un premier effort mais sous le nom de Pezz, cet album étant intitulé "Watoosh!". Bref, tout ça, c'était en 1999. Depuis, le groupe s'est rebaptisé et a offert cet album sans véritable titre (éponyme, donc), quelques quatre années plus tard. Car Billy Talent est une machine qui carbure au diesel et qui a besoin de se chauffer pour bien se lancer. Le groupe s'étant formé en 1993 à l'initiative de Ben Kowalewicz (chanteur) et Ian D'Sa (guitariste), tous deux ayant partagé les mêmes bancs d'école pendant cinq ans, il est facile de calculer le nombre d'années qui séparent cette date de la sortie de ce premier opus d'une longue lignée de "Billy Talent's".

Billy Talent est donc un groupe "qui prend son temps" mais qui ne mâche pas son travail d'écriture et de composition. Une attention portée sur le détail et le sens des mots ("Billy Talent" fait référence à un des personnage d'un faux documentaire canadien intitulé "Hard Core Logo" et lui-même appelé Billy Talent - avec un "l" en plus") qui se retrouve dans la musique facilement identifiable de la bande. En effet, Billy Talent est un savoureux mélange de Rock à la fois mélodique et pêchu ("Try Honesty") combinant une alternance prononcée entre des riffs gras et épais et d'autres beaucoup plus aigus et stridents et la voix criarde de Ben Kowalewicz ("Line & Sinker"), cette voix qui ne manquera pas d'irriter certains, ce qui semble tout à fait légitime. La basse et la batterie ne sont pas en reste et offrent des lignes vraiment sympathiques tout en restant audibles la plupart du temps ("Voices of Violence"). Un joli travail de production, donc.

Bien que profondément Rock dans sa musique, le groupe distille un esprit Punk prononcé et même Post Hardcore parfois, mélangeant passages vocaux aériens et des relais entre Kowalewicz et les autres membres du groupe qui participent en offrant des gang-vocals enjoués et énergiques ("Living In The Shadows").

Enfin, ce qui frappe aussi chez Billy Talent, ce sont cet intérêt et cette importance donnés à l'enfance dont il est souvent question ("Try Honesty", "Nothing To Lose"), des propos qui rappellent aussi l'engagement personnel du groupe dans des associations comme la Canadian Music Creators Coalition pour défendre les droits des auditeurs partageant la musique de certains artistes ou groupes à des fin non lucratives.

Bref, Billy Talent fait de la bonne musique, tient des propos plus que défendables et s'engage même en dehors de sa propre musique. Le Canada a beau rester bien souvent dans l'ombre des USA musicalement, on y trouve tout de même des artistes et groupes talentueux qui méritent une certaine attention ! (voir aussi Comeback Kid, entre autres)