31/10/2012

[Album] Incubus : "S.C.I.E.N.C.E."

Artiste : Incubus
Album : S.C.I.E.N.C.E.
Deuxième Album
Sortie : 1997
Genres : Rock et Métal Alternatifs, Funk Métal
Labels : Epic Records, Immortal Records
Morceaux à écouter : Redefine, Vitamin, Favorite Things
♥♥♥♥
> Ecouter l'album sur Grooveshark <

Beaucoup de choses ont changé en seulement deux ans pour la bande de Brandon Boyd. Après un premier album assez "spécial" (que ce soit le visuel, les thèmes abordés et la musique), le groupe sortait ce deuxième effort ironiquement intitulé "SCIENCE". La musique est pour certains une science, et on peut dire que la formule préparée par Incubus était à cette époque complexe et alambiquée. Cependant, deux ans ont suffi pour que la mixture de "Fungus Amongus" devienne une véritable recette bien ancrée dans son époque : un Métal nerveux et riche qui ne reniait pas ses influences Funk, Rock, Rap et Electro. Un deuxième album qui a littéralement propulsé le groupe sur la scène internationale.

"SCIENCE", qu'est ce que c'est ? Excepté le fait qu'il ferait plus ou moins référence à l'élaboration de l'album, ce titre ne veut pas vraiment dire grand chose (on retrouve d'ailleurs le tableau de classification périodique sur ce visuel, les chimistes ne l'auront pas loupé !). Pour ce qui est du bonhomme moustachu, "Chuck", déjà aperçu sur la pochette de l'EP sorti l'année précédente et intitulé "Enjoy Incubus", une rumeur laisse supposer qu'il s'agirait du père de Brandon. Cependant, le groupe explique qu'il s'agirait en fait d'un portrait robot réalisé grâce à un morphing des visages de tous les membres du groupe... Pour ce qui est du contenu, ce deuxième effort offrait douze titres pour une cinquantaine de minutes de musique. Plutôt sympa, surtout quand on découvre la qualité du son et du travail effectué sur les compositions en comparaison de ce que "Fungus Amongus" présentait.

Une musique davantage maîtrisée et calibrée, mettant l'accent sur des solos toujours aussi inspirés et des lignes moins brouillons où l'accent est mis sur la qualité et non la puissance (grosse mode de l'époque et du Néo Métal qui tache). Incubus tendait donc déjà à se démarquer par ses inspirations Funk et Jazz ("Idiot Box") et un chant alternant entre tonalités Rap et envolées beaucoup plus clairs et affirmées qui démontraient une fois de plus que Boyd possèdait des cordes vocales mutantes. Ce n'est pas pour autant que le groupe renie les riffs gras à souhait ("New Skin", "A Certain Shade Of Green") sans en abuser toutefois, les bridges et couplets reprenant bien souvent des lignes beaucoup plus funky et légère où la basse trouve toute sa place et où la guitare de Mike Einziger multiplie les effets à la pédale pour des sonorités encore rarement vues.

Pour faire court, Incubus signait là un album percutant et davantage abouti que le premier, affirmant la maîtrise des genres et des instruments par ses différents membres (exemple de la basse slapée sur "Redefine") . Pour la plupart des fans, cet album est le véritable pilier de la musique du groupe et reste une référence du genre de la fin des années 1990. Un album cependant pas si accessible que ça tant les genres abordés étaient nombreux. Les réticents de la musique Métal ont tout de même trouvé (et trouveront) consolation dans des titres comme "Magic Medecine" et "Summer Romance" beaucoup plus légers.

25/10/2012

[Vidéos] Deftones, Caravan Palace, Orelsan

Des news pas toutes fraîches pour certaines mais on s'en fout : nouvelle vidéo et nouvel extrait du prochain album de Deftones avec "Tempest" et une sorte de clip animé avec les textes (pour chanter en karaoké si ça vous amuse !). Sobre mais propre : le nouvel album promet d'être d'une classe incommensurable ! Caravan Palace a livré aujourd'hui le clip d'un extrait de leur nouvel album sorti cette année ("Panic") et intitulé "Dramophone". Un titre instrumental qui donne sévèrement envie de danser, et les images n'y sont pas pour rien dans ce clip ! Enfin, les adeptes d'Orelsan ne sont sans doute pas passés à côté de son concert au Zénith de Paris, disponible gratuitement sur CanalStreet.tv.


[EP] Maniacx : "Vision"

Artiste : Maniacx
EP : Vision
Sortie : 2012
Genres : Electro, Hip Hop Alternatif, Rap Festif
Label : Medside Music
♥♥♥
> Ecouter l'EP sur Deezer <
> Medside Music, site Officiel <

Tant de choses à dire, tant de regrets et pourtant tant de joie en écoutant cette nouvelle formule de Maniacx, le groupe de sudistes qui nous avait fait vibrer avec ce Hip Hop si particulier et ses fameux synthés 8 bits aux couleurs de jeux vidéos sortis d'une époque (presque) révolue, avec ses touches de Ska et de Rock, le tout pour une dose d'énergie purement festive !

Beaucoup de choses à dire car Maniacx a changé. Tout d'abord, un nouveau MC : Ben alias "Nawak" ayant quitté le groupe quelques temps après l'excellent "Crazy Sounds with the Aliens", c'est désormais CKLM, chanteur parisien de Folk/Reggae qui prend le devant de la scène pour débiter les textes du groupe. Une toute autre dimension vocale qui passe plutôt pas mal finalement, le bonhomme s'étant adapté au flow Rap que Nawak pratiquait, dans un autre registre toutefois. Rappelons que le groupe n'a rien sorti depuis maintenant quatre ans à l'exception d'un morceau intitulé "I Want A Mullet" qui faisait un gros clin d'oeil à Metallica et qui montrait une fois de plus que les membres du groupe n'écoutent pas que du Rap ou du Hip Hop...

Maniacx a changé au niveau de la composition du groupe, donc, mais on retrouve toujours Duff et Flik Flak à la production. Cependant, malgré quelques synthés encore typiques de la musique des deux premiers albums ("Many Acts" ou d'autres très courts samples sur "Vision"), on sent une nette évolution dans la musique de la bande, et cela peut sans doute s'expliquer pour diverses raisons. La première est que l'Electro français se porte plutôt bien depuis quelques années, que Chinese Man a déjà trois albums en boîte et que C2C, qui pratique depuis pas mal d'années maintenant, a tout récemment sorti un EP et un album qui ont tous les deux cartonnés et que Maniacx n'échappe donc pas à cette vague montante. La seconde raison (qui découle directement de la première) est que l'Electro qui autrefois était réservé à des soirées du genre ou autres festivals se retrouve de plus en plus souvent propulsé sur les radios nationales, adoptant des codes plus "mainstream" et "radio friendly" qu'il y a quelques années : pour ne pas passer à la trappe et pouvoir se faire remarquer, il faut donc plus ou moins respecter ces codes. C'est un peu le principe de la mode, bien malheureusement !

De ce fait, Maniacx a subi toutes ces influences, bien malgré eux on peut le supposer, et on ne peut pas trop le leur reprocher finalement. J'entends déjà les fans gronder après ce commentaire mais il faut reconnaître que Maniacx a un peu perdu de sa saveur d'antan même si, évidemment, le groupe garde plus ou moins sa ligne de conduite originale, force est de l'admettre. Et c'est justement ce qui fait que cet EP n'est pas si mauvais que ça, finalement.

Bon, on pourra toujours critiquer les maigres treize minutes et quelques secondes de ces cinq titres mais on peut considérer ça comme un amuse-gueule en attendant un possible prochain album pour se consoler. Le fait est que beaucoup de choses peuvent être dites sur ces "petits" morceaux : "Many Acts" reste sans aucun doute ce qui ressemble le plus à l'ancien Maniacx mais (oui, il y a toujours un "mais" !), cet EP sort sans doute trop tardivement, comme en retard sur son époque, et ce ne sont pas les comparaisons qui manquent. On a tout bonnement l'impression d'écouter un morceau de C2C extrait de "Tetra" en lançant "Circle", voire même du Shaka Ponk en écoutant "Death Becomes Her" avec ce beat marqué et ces samples très Rock'n Roll.

C'est donc avec un sentiment partagé que se termine l'écoute de cet EP : le nouveau Maniacx s'écoute bien, très bien même, mais si on y penche plus précisément les oreilles, on se rend compte avec tristesse qu'il ne reste plus grand chose de la touche Geek et déjantée des deux premiers albums. Certains sont donc très heureux de retrouver Maniacx et ses nouvelles orientations musicales tandis que les autres crieront qu'il faut qu'on leur rende le groupe tel qu'il était il y de ça plusieurs années. C'est donc à vous de voir et on attend le prochain album avec impatience pour se faire une réelle idée !

24/10/2012

[Album] Deftones : "Saturday Night Wrist"

Artiste : Deftones
Album : Saturday Night Wrist
Cinquième Album
Sortie : 2006
Genres : Métal Alternatif, Métal et Rock Expérimentaux
Label : Maverick Records
Morceaux à écouter : Beware, Combat, Kimdracula
♥♥♥
> Ecouter l'album sur Grooveshark <

Avec ce cinquième album, une règle tend à se vérifier : les pochettes de Deftones en disent long sur le contenu. Nouveau changement de typo et un visuel qui tend à rappeler plus ou moins un "Around The Fur" qui malgré son âge résonne encore dans la musique du groupe depuis. Sombre peut-être et un lien avec la gente féminine perceptible. Bien que l'emploi de photographies pour illustrer ce nouvel opus tend à le rapprocher de l'album cité un peu plus tôt, la sobriété de l'ensemble et le semblant de maturité qui s'en dégage rappelle indéniablement le fameux "White Poney". Et la ressemblance est effective dès la première écoute de l'ensemble de l'album.

Un cinquième album pourtant "difficile" dans le sens où, maintes et maintes fois repoussé, laissant paraître quelques désaccords entre les membres du groupe, remanié à la production, il sort tout de même plus de trois ans après un album éponyme plutôt bon mais difficile à digérer à cause de nombreuses influences musicales mêlées au son que seul le groupe sait pondre. Trois ans de gestation donc, mais de digestion aussi. Car "Saturday Night Wrist" est le parfait mélange de "White Poney" et "Deftones" pour moi : la guitare de Carpenter apporte une fois de plus sa lourdeur et son épaisseur sur fond Electro et même Trip-Hop qu'avait introduit l'album éponyme. De nombreuses influences qui, cette fois, passent beaucoup mieux. Davantage de maîtrise ou seulement le fait d'avoir l'oreille déjà préparée à ça tant le terrain avec été déblayé trois ans auparavant ? Ce qui est sûr, c'est que le choc est bien moins brutal.

Deftones servait donc là un peu plus de cinquante minutes de Métal purement "deftonien" aux antipodes de l'étiquette "Néo" tamponnée sur son nom depuis ses débuts. Un album à deux vitesses pourtant où, comme dit plus haut, se retrouvent deux grandes lignes directrices développées sur les deux précédents efforts. On retrouve donc des morceaux à l'attaque franche et aux riffs précis (dont un certain "Kimdracula" qui fait étrangement penser à "Feiticeira") qui ne dénigre pas une certaine violence dégoulinante d'émotions ("Rapture", "Rats!Rats!Rats!") que la voix d'un Chino Moreno, pourtant en fort embonpoint, voire même à la limite de l'obésité (voir le clip de "Mein"), enrichit de ses teintes claires ou au contraire de cris stridents semblant pousser ses cordes vocales à la limite de la rupture. Cette même voix qui, parfois fébrile, vient murmurer à nos oreilles des textes aussi poétiques que torturés ("Beware", "Xerces"), ce qui nous amène à la seconde vitesse de cet album. Comme l'avait introduit "Deftones", le groupe tend à exploiter davantage l'Electro et ses influences Trip-Hop voire New Wave. Presque normal dira-t-on de trouver des morceaux tels que "Cherry Waves", "Hole In The Earth" (au refrain un tantinet fatiguant) ou encore l'excentrique "Pink Cellphone". Grande nouveauté aussi, un morceau instrumental aux sonorités Post Rock.

Cependant, il faut admettre une petite lassitude dans l'écoute de certains titres : le riff de "Mein" par-exemple ou ce côté languissant de certaines autres pièces qui devient ennuyeux parfois, traînant en longueur. Malgré tout, cet album tient la route, conserve pendant toute sa longueur une ligne directrice assez identifiable et il suffit de se passer quelques morceaux comme "Beware" en boucle pour apprécier toutes les petites subtilités instrumentales (piano) et Electro (criquets nocturnes) que le groupe offrait avec cette galette. En un mot : un album agréable qui restera toutefois lié au destin funeste de Chi Cheng, marquant sa dernière participation avec le groupe (sans compter Eros).

18/10/2012

[Mixtape] Sirah : "C.U.L.T."

Artiste : Sirah
Mixtape : C.U.L.T.
Sortie : 2012
Genres : Electro, Hip Hop Alternatif, Pop, Dubstep
Label : Pulse Recordings
♥♥♥
> Sirah, le Site Officiel <
> Ecouter C.U.L.T. Mixtape Full sur Youtube <

Je pense qu'il est encore possible de dire qu'à l'heure où j'écris ces lignes, la miss n'est pas encore très très connue aux USA (en comparaison d'autres Justin Bieber ou Lady Gaga...) alors chez nous, c'est encore pire. Pourtant, la plupart des fans de Skrillex l'ont déjà entendue et ont noté sa prestation, tout d'abord sur "My Name is Skrillex" avec "Weekends" même si sa voix est plutôt torturée et synthétisée sur ce morceau, et plus tard avec les fameux "Bangarang" et "Kyoto" qui ont trompé leur monde quant à l'allure que pouvait bien avoir la miss. Car c'est bien à la sortie de ces morceaux que le public a véritablement commencé à s'intéresser à Sirah où beaucoup y entendaient une rappeuse "black" au flow marqué rappelant pour certains une certaine Eve (voir le clip de "Let Me Blow Ya Mind"). Pourtant, celle-ci avait déjà réalisé un clip pour "Double Yellow Lines" quelques mois plus tôt...

Mais Sirah est bien loin de Eve physiquement ! Un petit brin de fille haut comme trois pommes qui pourtant en impose devant le micro ! On peut aussi noter sa répartie et son humour lors de ses interviews qui, en plus de la rendre sympathique, ne font que confirmer sa prestance naturelle.

Voilà donc une sext... pardon. Une MIXTAPE de neuf morceaux qui s'écoute d'une traite (car tous sont liés entre eux : principe de la mixtape) pour un peu plus de vingt minutes de musique. Pas fou sur le papier, mais dans le casque, il faut admettre que ça passe plutôt bien. On retrouve la voix de Sirah, franche et directe, au flow continu loin d'être insupportable. On ajoute à ça un Electro aux beats marqués ("Like Me Now ?"), directement inspirés de cette nouvelle culture du Dubstep/Drumstep sur fond de Hip Hop ("Motel Bible") et de Pop tout ça appuyé par la prod Pulse. On retrouve donc du Skrillex là-dedans, c'est indéniable ("Blew Your Mind"), le gaillard ayant bien banalisé le genre depuis quelques années, mais Sirah y apporte cette pêche si particulière avec ses textes et une certaine forme de naïveté et d'innocence trompeuses (car la demoiselle est loin d'être une amatrice et pratique le Rap depuis déjà pas mal d'années). Celle-ci n'hésite d'ailleurs pas à véritablement chanter sur ses refrains ("Up & Down", "My City").

On ne va pas détailler chaque pièce mais ce qu'il faut retenir, c'est que Sirah présente ici ses qualités de MC d'une façon bien agréable et on peut supposer qu'on n'a pas fini d'entendre parler d'elle, surtout avec un appui comme celui de Skrillex qui a largement contribué à sa petite célébrité. Cette mixtape frappe sur une courte durée, certes, mais frappe fort, comme les beats de "Black Eyes" et "C.UL.T.", véritables rouleaux compresseurs sonores qui donnent envie de secouer la tête sans qu'on puisse rien y faire. En attendant une suite plus aboutie, ça passe pas mal quand même et c'est surtout en téléchargement gratuit !

15/10/2012

[Album] Flyleaf : "Memento Mori"

Artiste : Flyleaf
Album : Memento Mori
Deuxième Album
Sortie : 2009
Genres : Rock et Métal Alternatifs, Néo Métal, Rock Chrétien, Post Grunge
Labels : Octone Records, A&M
Morceaux à écouter : Beautiful Bride, Again, Treasure, Circle
♥♥
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Dénombrer les groupes américains ayant une frontwoman serait une tâche bien longue. Pas étonnant que comparer certains groupes entre eux ou certaines chanteuses soit monnaie courante. On a beau être tous uniques comme dit le proverbe, il y a toujours ça et là des petits trucs qui nous font penser à untel ou unetelle, et Lacey Sturm n'échappe pas à la règle. Le petit brin de femme a beau avoir son propre timbre de voix et ses mimiques, on ne peut, une fois de plus, faire le rapprochement (parfois, dans certains morceaux) avec Avril Lavigne, Hayley Williams ou bien d'autres encore comme la jeune Taylor Momsen. Mais on va dire que je me répète, car ces points ont déjà été soulignés avec le premier album de Flyleaf.

Rappelons que le premier effort du groupe était un disque éponyme peu ambitieux mais agréable quand même malgré une production un peu moyenne. Le gros point fort des titres figurant sur cette première galette étaient sans aucun doute leurs refrains entêtant et faciles à retenir, posés sur des riffs plutôt basiques mais efficaces. Un cocktail simple mais qui fonctionne. Dès la première écoute de "Memento Mori" (locution latine pour "Souviens toi que tu mourras" - un rien charmant qui rappelle toutefois le lien ambigu qu'entretien le groupe avec la religion -) on se rend compte que bien des choses ont changé. Premier point crucial : la production est ici bien plus léchée, permettant aux instruments de ne pas jouer à cache-cache entre eux dans notre bon vieux casque et offrant à la voix de Lacey tout l'espace sonore qu'elle désire. C'est donc bien plus propre et plaisant à écouter et on oublie ce côté un peu "garage/démo" du premier album.

Second point : le travail de composition. Musicalement, le premier effort offrait déjà de bonnes idées, avec deux guitares qui se complétaient assez bien en offrant des lignes tantôt aériennes et poétiques ou au contraire plus heavy et grasses. La même recette est ici aussi employée mais Howard Benson (qui a entre autres produit des groupes comme Papa Roach, P.O.D., ou encore Sepultura) a effectué un bien meilleur boulot que sur l'album précédent. Ici, les morceaux s'articulent autour d'un son bien plus lourd et épais qui permet de toucher du doigt le domaine du Néo Métal. En résulte des pièces parfois hybrides ("Swept Away") aux riffs bien plus sombres que ce que le groupe avait l'habitude de pondre ("This Close").

Mais peut-on parler de Flyleaf sans rappeler le point sensible de la religion abordé de façon plus ou moins implicite dans les textes ? Certains en ont le poil qui se hérisse, les autres défendent cette approche farouchement. Chacun aura son avis sur la question mais Lacey préfère expliquer que ses textes sont avant tout porteurs d'une certaine pensée positive et d'une foi en la bonne volonté du monde qu'elle essaie de faire passer (même si Jésus et sa résurrection sont directement cités dans "In The Dark"...). Une sorte de message d'espoir pour tous ceux n'ayant pas la chance de vivre dans le bonheur... Mouais, un peu facile direz-vous ? Mais loin d'être idiot dans le sens où on se rend compte que la communauté supportant le groupe trouve chez Flyleaf une certaine forme de réconfort. En gros, ça marche, et tant mieux pour eux !

Alors que faut-il retenir ici ? Un deuxième album qui percute moins que le premier car moins de refrains entêtants, moins de mélodies et riffs simples à retenir. Mais à cela il faut reconnaître un peu plus de travail et quelques petits trucs qui sonnent bien (riffs basse/guitare sur "Circle", l'intro de "Chasm" qui rappelle sans nul doute du Tom Morello et Rage Against the Machine même si la suite du morceau est loin d'être à la hauteur, et le morceau "Again" qui est sans doute le plus intéressant de l'album). Flyleaf fait du Flyleaf et le fait bien finalement. Le groupe a son public et ce dernier y trouve son compte. Que demander de plus ?

10/10/2012

[Album] Raised Fist : "Dedication"

Artiste : Raised Fist
Album : Dedication
Troisième Album
Sortie : 2002
Genres : Hardcore, Punk, Métalcore
Label : Burning Heart Records
Morceaux à écouter : Message Beneath Contempt, Dedication, Another Day
♥♥♥♥♥
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En seulement deux albums au compteur, Raised Fist a su s'imposer de façon magistrale sur la scène Hardcore mondiale, s'inspirant largement des plus grands noms du genre originaires des USA. Seulement voilà, le combo suédois fait encore mieux et plutôt que de rester dans l'ombre des piliers du Hardcore américain, s'offre le luxe de percer et se hisser au sommet. Ce troisième album va droit au but et permet à Raised Fist de faire... du Raised Fist !

Comme toute bonne galette de Hardcore, ce n'est pas dans la durée qu'il faut voir l'intérêt de la chose (même si on a droit ici à un peu plus de trente cinq minutes de musique) mais bien dans l'impact. Et quel impact ! Une bonne cartouche en plein dans les oreilles ! Le groupe oublie quelque peu ce son Métalcore (vraiment très très gras) apparu sur "Ignoring The Guidelines" pour gagner en clarté (même si "Message Beneath Contempt" en a gardé quelques traces, mais on ne s'en plaindra pas !), Alexander emploie au mieux sa voix, la basse est toujours aussi audible et a souvent la part belle sur certains couplets ("Message Beneath Contempt") et "Monsieur Machine" Oskar Karlsson ne fait toujours pas dans la dentelle ("That's Why"). Enfin, on peut noter l'apparition d'une seconde guitare en la personne de Daniel Holmberg. Du pur bonheur qui transpire à travers une énergie débordante et communicative.

Mais Raised Fist, ce n'est pas "simplement" du Hardcore, c'est un peu plus. Malgré une certaine violence, la fine équipe nordique rappelle qu'elle est aussi adepte de quelques "lenteurs" et passages plus "aériens" (des termes à prendre avec des pincettes dans le genre qu'est le Hardcore !) et le prouve d'une belle façon, notamment avec "Another Day" qui offre un contraste surprenant entre couplets incroyablement lourds et brutaux, soutenus par des gang vocals hargneux et des bridges légers et poétiques à souhait, dont le second vient conclure magnifiquement le morceau. C'est jouissif et il fallait l'oser !

En somme, un album complet qui propulse le groupe au sommet de son art et offre des pièces incroyablement longues pour du bon vieux Hardcore qui tache, notamment grâce à la pratique de certains tempos lents ("Disable Me" -attention, vidéo humoristique- et "Illustration Of Desparation" semblant tous deux sortis du même oeuf). On notera un petit bémol tout de même avec "Between The Demons" et le featuring avec Gustav Jorde (chanteur de Defleshed, groupe d'ailleurs formé avec Oskar Karlsson) qui met Raised Fist sur la dangereuse pente du Métalcore bourrin et sombre : le morceau le moins intéressant pour moi. Il n'en reste pas moins que Dedication est un album incontournable qui permet d'installer définitivement le groupe parmi les références du genre.

09/10/2012

[EP] Koan Sound : "Funk Blaster"

Artiste : Koan Sound
EP : Funk Blaster
Sortie : 2011
Genres : Electro, Glitch Hop, Dubstep, Drumstep, Drum and Bass
Label : Owsla Records
♥♥♥♥
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Il serait difficile d'énumérer tous les producteurs ou groupes de Dubstep (ou plus généralement de musique Electro) qui ont vu le jour durant la seconde moitié des années 2000. Koan Sound fait partie de cette tripotée d'artistes et, comme beaucoup d'autres, ce duo formé par Jim Bastow et Will Weeks à Bristol en 2008 est originaire du pays de Sa Majesté d'outre Manche, terre natale d'un style autrefois réservé aux soirées dans les garages...

Mais depuis quelques temps, le Dubstep tend à s'imprégner d'un peu tous les autres styles de musique (et ce n'est pas un certain Skrillex qui dira le contraire) pour se démocratiser auprès du grand public. C'est un peu dans cette optique que Koan Sound propose cet EP qui présente pourtant une touche bien personnelle et une saveur fraîche comme un bonbon acidulé, l'artwork de l'EP ne faisant pas défaut à cette comparaison.

Les deux gaillards disent tenir leur inspiration d'artistes comme The Prodigy, Amon Tobin et Noisia. Certes, on sent un peu de tout ça dans leur approche : un Electro énergique et vibrant, des lignes de percussions très Jazzy et Funk appuyées par des basses lourdes et gastriques comme Noisia sait si bien le faire. Mais ce qui fait la différence ici, c'est un traitement cartoonesque de l'ensemble avec ça et là des samples et sons faisant littéralement penser à des onomatopées phoniques.

Un EP de cinq titres pour un peu plus de vingt-quatre minutes de musique. Vraiment sympa surtout lorsqu'on se rend compte que malgré un aspect assez répétitif et redondant du style au fil des pistes, on ne peut qu'apprécier cette ligne directrice bien traitée et les univers bien particuliers développés sur chaque pièce. Un "Funk Blaster" écrasant (dans le bon sens du terme, et qui profite d'un clip), "Talk Box" beaucoup plus aérien, un côté plus sombre sur "The Edge" et un "Meanwhile, In The Future" à la touche Jazzy délectable sans oublier ces côtés Glitch et Hip Hop qui rendent l'intégralité de cet EP si festive et font de l'ensemble une production réussie par le duo bristish.

On se délecte d'ailleurs du remix Drum and Bass de "Talk Box" par Kill the Noise en clôture de l'EP sans souffrir d'une impression de déjà vu (ou de déjà écouté devrait-on dire) à la suite de l'écoute du titre original (chose que l'on retrouve malheureusement souvent avec les remix de Skrillex présentés sur ses EPs, Koan Sound n'ayant d'ailleurs pas échappé à la loi du remix "skrillexien" avec une version personnelle de "Kill Everybody").

En gros, un EP qui fonctionne bien, qui donne la pêche, la banane et tout ce genre de fruits (ahah !). Un truc à se mettre dans les oreilles pour se trémousser et hocher de la tête, que ce soit dans son salon ou dans la rue en observant toute la folie du monde qui nous entoure. Bien bon !

05/10/2012

[News] Dirtyphonics : Premier Album

Dirtyphonics annonce son premier album "Irreverence" pour Mars 2013 avec un premier extrait dès le 23 octobre 2012 intitulé tout bonnement "Dirty". Une annonce qui promet du gros son qui tache, le quatuor français n'ayant pas fait dans la dentelle ces quelques derniers mois (voir nombreux remixes) ! Affaire à suivre !

Exemple du tour 2011 sur fond de remix de The Crystal Method. Pour tous ceux qui n'auraient pas encore eu la chance de les apprécier en live : courez-y !

03/10/2012

[Album] Deftones : "Deftones"

Artiste : Deftones
Album : Deftones
Quatrième Album
Sortie : 2003
Genres : Métal Alternatif, Métal et Rock Expérimentaux
Label : Maverick Records
Morceaux à écouter : Needles and Pins, Deathblow, Battle-Axe
♥♥
> Ecouter l'album sur Grooveshark <

J'entends déjà les fans de Deftones me vomir sur la tête en voyant d'emblée la note accordée à cet album. Qu'on soit bien clair : le respect accordé à Deftones pour son travail est amplement mérité mais il arrive que chacun perçoive (ou ne perçoive pas) la saveur d'un album par rapport à celle dégagée par les autres. Et c'est exactement ce qui s'est produit ici.

"White Pony" avait créé la surprise à sa sortie, le groupe proposant une nouvelle vision de son travail et présentant ses nouvelles perspectives musicales. Mais on sent ici une certaine forme de retour aux sources, tout d'abord par la typographie similaire à celle employée pour "Adrenaline" et "Around The Fur". Généralement, un groupe qui sort un album éponyme laisse à penser que celui-ci est d'une maturité rare et que le travail effectué dessus est lui aussi d'une qualité rare. Il faut reconnaître que, comme tout album de Deftones, ce dernier est de qualité tout à fait respectable et qu'il propose une fois encore de nouvelles facettes de ce que le groupe peut produire comme musique.

Cependant, alors que "White Pony" se présentait en dents de scie (mais dans un sens positif de l'expression), avec tantôt des expérimentations, tantôt des restes des deux premiers génialissimes albums, ce quatrième opus m'est apparu étrangement "plat" et fade. Certes, on ne peut nier la profondeur dans la musique servie ici, avec plusieurs niveaux de lecture, la guitare de Carpenter écrasant le tout de sa lourdeur si particulière et agréable n'hésitant pourtant pas à servir des passages beaucoup plus aériens, cette guitare étant toujours suivie par un Abe Cunningahm au toucher alternant entre légèreté Rock et martelage Métal des années "Around The Fur". Tous ces éléments se retrouvent dans l'ouverture de l'album avec un très bon "Hexagram" où Chino prouve une fois de plus que ses cordes vocales tiennent la route, et ce malgré un embonpoint naissant.

Mais c'est un album plus posé et moins "puissant" (à prendre au sens où je l'entends) que nous avons là. Un album qui expérimente encore quelques petites trouvailles toujours à la sauce deftonienne. La preuve en est dès "Needles and Pins" avec ces quelques simples notes de guitare répétitives mais toujours efficaces coincées entre des refrains aux lignes d'accord où l'émotion est palpable, ce même morceau où Chi Cheng donne de la voix pour une composition aux sentiments à fleur de peau. On retrouve cette langueur sur "Minerva", balade beaucoup plus aérienne où cette guitare étrangement lourde et lente est toujours présente.

Tout irait bien si cet album suivait cette ligne directrice au long des quelques onze pistes proposées. Mais voilà, l'expérimentation atteint parfois des sommets qui en ont déstabilisé plus d'un ! C'est donc avec une grande surprise qu'on découvre des titres comme "Lucky You" ou "Anniversary of an Uninteresting Event" qui, sans être désagréables, loin de là, s'échappent clairement des sentiers balisés par les trois premiers albums du groupe. Une nouveauté qu'on ne leur reprochera pas mais qui aurait sans doute valu un EP ou même carrément un album pour mieux les appréhender. Ces touches New Wave et Trip-Hop sonnent comme une excentricité dans l'album où des titres comme "Deathblow" ont bien davantage leur place à mes yeux, sans oublier un "When Girls Telephone Boys" d'une rage presque vomie.

Un quatrième album bien plus surprenant que "White Pony" selon moi et qui malgré une volonté constance de renouvellement de la part du groupe tend à se perdre dans des expérimentations un peu trop brutes et importantes. Pourtant, cet album est loin d'être mauvais et fait office de véritable pièce à part, sans remplacer la pierre angulaire qu'était le fameux "poney blanc". Un album qui se redécouvre encore aujourd'hui tant il est difficile à appréhender.

02/10/2012

[Album] Guano Apes : "Don't Give Me Names"

Artiste : Guano Apes
Album : Don't Give Me Names
Deuxième Album
Sortie : 2000
Genres : Rock Alternatif, Métal Alternatif
Labels : BMG, GUN, Supersonic Records
Morceaux à écouter : Innocent Greed, Money & Milk, Too Close To Leave
♥♥♥
> Ecouter l'album sur Grooveshark <

Sandra Nasic et sa bande ayant fait leur petit effet lors de la sortie de leur premier album, le groupe remballe trois ans plus tard avec ce "Don't Give Me Names" qui, en plus d'une pochette à la direction artistique similaire au premier opus, vient sonner comme un écho avec ce titre évocateur. Après la chauve-souris, place à la fourmi.

Il ne faut que peu de temps pour se rendre compte que la grosse différence avec "Proud Like A God" est dans la production : le son est d'une bien meilleure qualité et chaque instrument est traité avec soin. Dès l'ouverture, on retrouve tout ce qui fait la force de Guano Apes : une guitare saturée et pourtant mélodique qui n'hésite pas à s'attaquer à des lignes aériennes parfois, une basse audible qui sonne bien et une batterie carrée et efficace. Mais c'est surtout Sandra qui, une fois de plus, offre toutes les facettes de sa voix, pouvant alterner entre chant crié et chant beaucoup plus aérien. "Innocent Greed" introduit donc très bien ce deuxième album.

Un deuxième album qui apparaît quelque plus posé que le premier : à l'image d'Incubus qui, au fil des années, est passé d'un Métal des plus efficaces à un Rock beaucoup plus doux et aérien mais tout aussi percutant, Guano Apes tendait à s'assagir avec ce second opus. En résulte des morceaux beaucoup plus matures et composés avec un souci du détail palpable, des lignes de guitare davantage Rock'n Roll que Métal (un peu tordu comme tournure, mais je me comprends...). Ainsi "Money & Milk", "Heaven" ou encore "Too Close To Leave" marquent une profonde évolution dans la musique du groupe (avec même quelques tendances Reggae !). Un changement amorcé par "Don't You Turn Your Back On Me" pour la bande originale du film "Meschugge" en 1999.

Malgré tout, on retrouve cette fougue musicale de la première heure qui n'est d'ailleurs pas pour nous déplaire. "No Speech" et "Gogan" renouent allègrement avec les premières orientations musicales du groupe : des refrains parfois hurlés, une guitare particulièrement lourde et grasse sur fond de lignes de basse et batterie funkies à souhait, sans oublier la reprise très réussie de "Big In Japan", tube culte du groupe Alphaville, lui aussi allemand.

On notera au passage le surprenant "Ain't Got Time" sur la version digipack de l'album avec son Rock Electro vitaminé qui aurait très bien pu inspirer Shaka Ponk pour leur premier album !

Un deuxième album qui valait donc autant le détour que le premier du groupe. Une qualité que les allemands de Guano Apes ont su faire perdurer tout en proposant une évolution dans leur musique et ainsi gagner en maturité et intérêt qui se retrouvent d'ailleurs dans les textes. Une fois de plus, c'était du bon boulot !