30/06/2012

[Album] God Is An Astronaut : "All Is Violent, All Is Bright"

Artiste : God Is An Astronaut
Album : All Is Violent, All Is Bright
Deuxième Album
Sortie : 2005
Genres : Post Rock, Rock Atmosphérique, Progressif, Instrumental
Label : Revive Records
Morceaux à écouter : All Is Violent, All Is Bright, Suicide By Star, Remembrance Day
♥♥♥♥
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Trois ans après leur premier album, les irlandais de God Is An Astronaut remettaient le couvert avec ce second effort d'un charme difficilement comparable. Un petit changement dans le line-up n'y a sans doute pas été pour rien : en effet, le batteur Noel Healy est remplacé par Lloyd Hanney dès 2004. Derrière une pochette toujours aussi sobre et étrange se cache donc un nouveau départ pour le groupe.

Plus qu'un nouveau départ, une véritable renaissance : comme un contre-sens au titre de l'album, l'introduction est assurée par une pièce répondant au doux nom de "Fragile". On retrouve tout ce qui fait l'identité de GIAA : des notes de guitare tellement légères qu'elles feraient pâlir une plume, des synthés eux aussi très aériens, d'une douceur très agréable, puis cette (ces ?) voix haut perchée(s), comme un murmure spectral lissant le tout. Une délicate montée en profondeur et puissance où la batterie apparaît doucement pour enfin sonner fort et clairement pour appuyer le tout dans un final puissant. C'est beau, léger et pourtant riche en émotions. Une parfaite mise en bouche pour la suite.

Une suite qui, comme dans le premier effort du groupe, garde cette ligne directrice qui fait toute l'identité de la musique des gaillards. Ainsi, on retrouve la plupart de ces ingrédients sur "All Is Violent, All Is Bright", pièce maîtresse de cette galette, où la longue montée en puissance se conclut par un tempo plus soutenu et une batterie omniprésente. Un déluge d'énergie toujours porté par ces sons d'ambiance cristallins et spectraux. La plupart des pièces de l'album sont structurées de cette façon : une introduction planante, telle un murmure, qui monte jusqu'à une explosion finale et le retour au calme. Peut-être un peu répétitif au final mais bel et bien jouissif.

Ainsi, "Suicide By Star" offre un martèlement à la double pédale jusque là impensable mais cette surprenante puissance (voire violence) vient offrir une nouvelle opportunité artistique à la musique du groupe. C'est beau et on exulte tellement c'est bon.

Le reste ne se démarque pas tant que ça mais reste dans la lignée de ce qu'avait proposé GIAA sur leur premier album : clair et limpide mais surtout efficace. On a même droit à une nouvelle version de "Remembrance" avec "Remembrance Day" qui permet de mettre en relief toutes les nouvelles subtilités de la musique du groupe (dont la nouvelle batterie est sans doute le point le plus marquant).

Enfin, même si on peut souligner le fait que ce deuxième album sonne davantage Post Rock et beaucoup moins Electro / Ambiant, on a tout de même droit à un morceau se rapprochant davantage des orientations Trip Hop d'auparavant avec "When Everything Dies".

Bref, un deuxième album subtil et plus approfondi, plus Rock et plus violent parfois que son prédécesseur. Une galette avec davantage de subtilités et des pièces plus identifiables. Peut-être à ne pas écouter à toutes les sauces de par son aspect planant et mélancolique mais qui reste tout de même quelque chose d'original, confortant le groupe irlandais dans sa propre musique et son propre style. Vous l'aurez compris, c'est "propre" et ça laisse rêveur.

28/06/2012

[EP] Skrillex : "Scary Monsters and Nice Sprites"

Artiste : Skrillex
EP : Scary Monsters and Nice Sprites
Sortie : 2010
Genres : Electro House, Dubstep, Dance & House Alternatives
Labels : Big Beat, Mau5trap
♥♥♥
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Après s'être auto-intronisé nouvel empereur de l'Electro-House / Dubstep pour boîtes de nuits branchées et soirées arrosées, Sonny Moore remettait le couvert seulement quelques mois après l'auto-production de son premier EP sous son nouveau pseudonyme Skrillex : "My Name Is Skrillex". Un deuxième EP cette fois sorti sur les labels désormais reconnus de Deadmau5 (Mau5trap) et Big Beat (du groupe Atlantic Records). Autant dire que la distribution cette fois a été d'une autre envergure : un visuel vraiment sympa et accrocheur, plus sombre que le précédent mais conservant les codes établis, le "I" et les deux "L" étant tout aussi bien mis en valeur, désormais véritables emblèmes de Skrillex.

Sur le papier, quelques détails qui donnent (un peu) envie (quand même !) : pratiquement quarante-cinq minutes de musique en boîte, des noms plutôt sympas qui pointent leurs nez (à savoir Noisia, Bare Noize ou encore Foreign Beggars). Malgré tout, on retrouve aussi le mauvais côté de ces EP bourrés de remixes d'un même et seul morceaux. Ainsi, pas moins de trois versions de "Scary Monsters and Nice Sprites" (morceau qui a rendu célèbre une vidéo amateur pour son "Oh My Goood !"), deux versions de "Kill Everybody" et des pièces vraiment pas très folichonnes (à mes yeux, ou plutôt oreilles). "All I Ask Of You" par-exemple, qui n'a qu'un intérêt vraiment limité à mon sens, avec ce beat ultra répétitif et ces synthés aériens très Dancefloor : on sent que la cible n'est pas vraiment le public puriste du bon vieux "Dubstep". Il en est d'ailleurs de même pour "Kill Everybody" qui a un plus grand intérêt dans la version de Bare Noize, preuve que Skrillex n'en est pas encore à avoir atteint le même niveau. Même "Scary Monsters and Nice Sprites", qui n'est pourtant pas mauvais, devient plus profond et abouti dans la version de Noisia.

La bonne surprise de cet EP est tout bonnement "Scatta" qui profite des voix de Foreign Beggars et du savoir-faire de Bare Noize pour un morceau glauque et puissant. J'éviterai tout commentaire sur "With Your Friends" qui démontre que Moore est toujours attaché à sa voix (pourtant vraiment pas d'une qualité remarquable) et qui ne met pas du tout son talent en avant. Un morceau ennuyeux au possible, sauf si vous êtes vraiment fan du personnage ou de sa voix, justement.

En bref, un EP avec ses hauts et ses bas, qui dans son ensemble ne casse pas des briques. Heureusement pour Skrillex, les apparitions de grands noms de la musique Electro et Dubstep viennent réhausser le niveau de certaines des productions de cette galette. C'est donc sur une impression très mitigée et une question qui trouvera certainement sa réponse prochainement que je reste après l'écoute de ce disque : Skrillex mérite-t-il vraiment toutes les éloges qu'il reçoit compte tenu de la participation de telles pointures dans son travail ? Chacun en pensera ce qu'il veut. Pour ma part, je ne suis pas entièrement convaincu par le bonhomme sur cette galette.

24/06/2012

[Soundtrack] Karen O and the Kids : "Where the Wild Things Are"

Film : Max et les Maximonstres (Where The Wild Things Are)
Artiste : Karen O and the Kids
Sortie : 2009
Labels : DGC, Interscope
Morceaux à écouter : All Is Love, Rumpus, Heads Up
♥♥
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Le Film : Adapté du livre du même nom de Maurice Sendak  et publié en 1963, il raconte l'histoire de Max, un jeune garçon plutôt turbulent (comme la plupart des enfants de son âge finalement) qui se voit privé de dîner un soir d'hiver. Il s'enfuit de chez lui et se réfugie dans un monde imaginaire sur une île découverte après un voyage en bateau. Il rencontre alors les monstres qui peuplent ce nouveau monde et devient (presque) malgré lui leur Roi.

La Bande originale : N'ayant pas connu le livre dans ma tendre enfance ("Oh, quelle honte !"), je n'ai pas grandi avec le monde de Max ni ses Maximonstres. En ce qui concerne Karen O, c'est une artiste que j'ai pu découvrir grâce à cet album, même si on est bien loin ici de ce qu'elle a plutôt l'habitude de faire avec son groupe, les Yeah Yeah Yeahs. J'ai donc découvert le tout avec ce long métrage. Précisons au passage que Karen O était plus ou moins proche de Spike Jonze à cette époque et que, selon eux, ce travail sur le film a été un moyen de garder de très bonnes relations, même professionnelles, après leur rupture.

L'artiste aux origines coréennes et polonaises a l'habitude de chanter d'une façon exubérante, multipliant les mimiques et arborant des tenues parfois provocantes, flirtant souvent avec le subversif. Elle est d'ailleurs connue et surtout reconnue pour tous ces points caractéristiques et il faut avouer que ses qualités vocales ne sont pas en reste. Elle a d'ailleurs plusieurs fois été récompensée, notamment en tant que "Rocks Hottest Woman" par-exemple. Karen O met pourtant de côté ce qui la rend si particulière dans cette bande originale au style intimiste et traitant du monde des enfants (parfois dur tout de même).

Et quoi de mieux que de faire chanter des enfants ? Omniprésents sur la grande majorité des pistes, ils apportent cette touche de naïveté et de légèreté si communicative grâce à leurs voix. L'intérêt de la musique sur le film est perceptible dès l'introduction avec "Igloo" qui débute dès les spots de présentation des sociétés de production qui sont détournés par des gribouillages et mots d'enfants.Le reste fonctionne plutôt très bien. Peu d'arrangements, un maximum d'instruments acoustiques (Karen O a écrit toutes les textes de l'album, excepté "Worried Shoes", et ses confrères des Yeah Yeah Yeahs ont eux aussi participé à la composition ainsi que d'autres "guests") pour des ambiances parfois dépaysantes et fraîches ("Heads Up").

La musique accompagne ici très bien les images et présente au mieux les sentiments exprimés par Max pendant son aventure. Entre l'amour mère/enfant, la folie juvénile et la colère, c'est tout l'état d'esprit du personnage qui est exprimé au long des titres qui composent ce disque. Malheureusement, du fait de l'importance des images et du film en général par rapport au travail de composition, écouter cette bande originale en dehors du visionnage du long métrage rompt un peu ce qui fait son charme. Malgré tout, les fans du genre ou du film apprécieront sans doute.

23/06/2012

[Vidéos] C2C / Orelsan

Il pleut des vidéos à la chaîne ces derniers temps, comme pour nous rappeler que c'est l'été et que la musique est donc de sortie ! Et ça tombe plutôt bien avec tous les festivals qui se profilent à l'horizon. Tout ça promet d'être chaud ! C2C, qui vogue toujours sur le succès de son EP "Down The Road" offre cette fois la vidéo pour "The Beat" (par http://www.daidaitran.tv/), avec toujours le souci de l'esthétisme avec un côté graphique vraiment fun. Enfin, Orelsan, qui profite toujours de sa tournée depuis la sortie du "Chant des Sirènes" en traversant la France dans tous les sens, n'oublie pas de ravir son public avec des vidéos très second degré. Ainsi, le clip de "Ils Sont Cools" met en avant une multitude de références "geek" comme Dragon Ball (Orelsan devient d'ailleurs Orelsinge), Les Chevaliers du Zodiaque, ou encore les jeux vidéo de baston avec un pseudo Subzero des moins charismatiques. C'est fun et frais et on aime ça ! French Touch, quand tu nous tiens...

13/06/2012

[Album] Reveille : "Bleed The Sky"

Artiste : Reveille
Album : Bleed The Sky
Deuxième Album
Sortie : 2001
Genres : Néo Métal, Rap Métal, Métal Alternatif
Label : Elektra Records
Morceaux à écouter : Bleed The Sky, Inside Out, Plastic
♥♥♥
Ecouter l'album sur Youtube <

C'est avec un fort sentiment de culpabilité que j'entame la rédaction de cette chronique, et ce pour diverses raisons. La première est d'avoir découvert cet album il n'y a qu'une paire d'années (à l'heure où j'écris ces lignes) car, comme tout (ancien) amateur de Néo Métal de l'époque, mes oreilles étaient rivées sur "Hybrid Theory" de Linkin Park et, ne lisant pas la presse spécialisée en raison de mon jeune âge et de mes autres préoccupations, en plus de ne pas disposer d'Internet haut débit à l'époque, impossible d'entendre parler de cette galette. La seconde est qu'en cherchant quelques infos sur cet album sur le net, je me suis bien vite rendu compte qu'une foule d'articles avaient déjà été pondus sur le sujet, la plupart exprimant les mêmes sentiments et observations faites suite à l'écoute de cette galette. Il y a fort à parier que certains auront donc l'impression de lire du copié/collé...

Bref, nous sommes là pour parler de "Bleed The Sky", deuxième - et dernier véritable - album de Reveille. Bien que "Laced" ne soit pas une référence dans le genre, il présentait tout de même le potentiel et l'énergie que le groupe pouvait insuffler à sa musique. Il ne manquait pas grand chose pour faire quelque chose de mieux et il faut croire que le groupe a su en tirer parti. En effet, derrière un visuel plutôt étrange qui, comme un contre-sens, présente une orange (et non pas le "ciel") en train de "saigner", il y a du mieux à l'intérieur.

Premier point : le son. Beaucoup plus propre, avec toute la profondeur qu'il faut. Un truc gras mais pourtant bien clair qui laisse une bonne impression dans le casque : la basse est bien audible ("Unborn"), la caisse claire sonne bien (et résonne juste ce qu'il faut), le mixage au niveau des deux guitares est bien loin d'être mauvais. Il n'y a rien à dire : c'est du bon boulot et le morceau qui donne son nom à l'album présente au mieux tous ces points forts ("Bleed the Sky").

Second point : le travail de composition. Davantage de recherche dans les lignes et mélodies qui présentent bien plus de variations d'un morceau à l'autre et qui empêchent ainsi de tomber dans le redondant comme sur "Laced". On s'ennuie beaucoup moins et les treize pistes passent plutôt bien.

Concernant la voix de Simmollardes, on peut noter quelques traitements différents selon les pistes qui plairont plus ou moins. Sur "Derelict", "Comin Back" ou encore "Modified Lie" par-exemple, celle-ci se retrouve couverte d'effets qui donnent l'impression que le frontman crache dans un mégaphone ou un micro de mauvaise qualité tandis qu'elle peut apparaître beaucoup plus claire comme sur "Unborn". Mais la fracture avec le précédent opus est sans conteste sur "Plastic" où Simmollardes s'offre des envolées beaucoup plus légères à la Chester Bennington (tiens donc !), notamment en deuxième partie du morceau. Un tournant musical qui se précise avec "Farewell Fix", beaucoup plus "mental" et posé qui annonçait sans doute une évolution future dans la musique du groupe. Malheureusement, la dissolution de ce dernier aura eu lieu trop peu de temps ensuite pour qu'un troisième album puisse voir le jour. Dommage.

Dernier petit point notable, un morceau carrément Rap / Hip Hop ("Down To None") qui se démarque du lot par une partie instrumentale en décalage avec le reste de cette galette.

Reveille signait là un bon deuxième album qui permettait de ne pas trop se faire oublier et de refaire surface. Malheureusement, le groupe ne survivra pas assez longtemps pour concrétiser avec un opus supplémentaire qui aurait pu être encore meilleur tant le potentiel du combo commençait à montrer ses meilleures facettes. Un bon album de Néo Métal à réserver toutefois aux nostalgiques et amoureux du genre.

12/06/2012

[News] Metric : Cinquième Album

C'est aujourd'hui que le groupe canadien de Rock Indé / New Wave Metric sort son cinquième album intitulé "Synthetica", trois ans après le très bon "Fantasies" (2009). Au programme, onze titres en boîte avec comme ligne directrice donnée par Emily Haines : "It's about what is real vs what is artificial". Traduisez : "Il est question de ce qui est réel contre ce qui est artificiel". C'est aujourd'hui aussi que sort le clip officiel de "Youth Without Youth", premier extrait de cet album. Une vidéo où on retrouve Emily plus "femme fatale" que jamais !

10/06/2012

[Split] FTX & Woof : "FTX/Woof"

Artistes : FTX / Woof
Split
Sortie : 2005
Genres : Punk, Hardcore, Hardcore Oldshcool
Label : Come Dancing Records
Morceaux à écouter :  Just A Game (FTX), Payback (FTX), Sander (Woof)
♥♥♥
>FTX sur MySpace<
>Woof sur MySpace<

Trois ans après un premier album bien sympathique, FTX signait chez Come Dancing Records ce split en compagnie de Woof, groupe allemand du même genre. Huit titres, quatre de chacune des deux contrées, deux types de musique pour une quinzaine de minutes en boîte. Pas de quoi sauter au plafond mais les petits groupes européens ont tellement de mal à se faire une place au milieu des super poids lourds américains et d'autres groupes européens comme Raised Fist qu'il fallait tout simplement se réjouir à la sortie de cette galette. Galette achetée dès sa sortie dans un skate shop neversois (Nevers étant la terre natale de FTX pour ceux qui l'oublieraient) et qui n'existe d'ailleurs plus....

C'est FTX qui ouvre le bal avec un "What It Means ?" démontrant que l'énergie du groupe ne s'était pas envolée depuis "Life Is Too Short" : une double pédale qui martèle, du deux temps qui tache, une basse qui s'envole parfois, des riffs toujours aussi incisifs et des gang vocals qui supportent le tout. Rien à dire, c'est nerveux et ça envoie du gros. La voix de Stoof a été davantage travaillée, donnant un nouveau souffle à l'ensemble. Les trois morceaux suivant sont dans la même lignée et on en redemande. Alternant passages mélodiques et chantés et breaks instrumentaux ô combien puissants, on se régale d'un bout à l'autre. Entre le final de "Other Side" sur fond de double pédale pas trop mal traitée au niveau du son, un "Just A Game" énervé et communicatif et une reprise de Strong As Ten avec un "Payback" surprenant où des voix de femmes/enfants (?) viennent poser un "Because Of Your Mistakes" des plus jouissifs, il y a tout simplement de quoi s'exciter. La recette fonctionne et est efficace. Dommage que tout ça passe si vite (aucun de ces quatre morceaux n'excède deux minutes).

La suite est différente mais loin d'être désagréable avec Woof qui pose les quatre morceaux suivants de ce split. Le groupe évolue dans un style un peu plus posé que FTX mais ne manque en rien de puissance. Seul petit bémol peut-être (à mes yeux) : la voix criarde qui montre très vite ses limites. Ce sont tout de même quatre belles compositions que Woof offre sur ce disque, avec des finish bien souvent instrumentaux ponctués de breaks étonnants qui évitent de laisser s'installer l'ennui ("Contradiction"). On notera la tentative de reprendre les Beatles avec un "Hard Day's Night" peu convaincant au début mais qui tourne plus métalcore lors du bridge central. Un de ces petits détails qui permet de rectifier efficacement le tir.

En gros, une galette de Hardcore qui n'est pas un grand chef d'oeuvre mais qui reste fort sympathique. Un petit cocktail explosif qui permet d'écouter quelques échantillons du bon Hardcore européen souvent méconnu. Frais et jouissif.

09/06/2012

[Album] Excision : "X-Rated"

Artiste : Excision
Album : X Rated
Premier Album
Sortie : 2011
Genres : Electro, Dubstep (Filthy), Drumstep
Label : Mau5trap
Morceaux à écouter :  Ohhh Nooo, 8 Bit Superhero, Jaguar
♥♥♥
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N'étant pas un expert concernant Excision (quel charmant pseudonyme...) ou le Dusbtep en général, les puristes qui tomberont sur ces quelques lignes m'excuseront pour mon vocabulaire si pauvre en la matière.

Question pochette, il n'y a pas à dire, le visuel ne laisse pas indifférent. Un truc à mi-chemin entre le film de SF à la Micheal Bay (vous avez dit "Transformers" ?) et un jeu vidéo bien sombre et bourrin. Excision (de son vrai nom Jeff Abel), originaire du Canada Ouest, n'en est pas à ses premiers (mé)faits : depuis son arrivée sur la scène Dubstep en 2004, le garçon a déjà produit pas mal de singles et EPs, sans compter les remixes et autres featurings. Il est d'ailleurs détenteur de deux labels bien établis désormais (Rottun et EX7). Pourtant, c'est sur celui de son compère DeadMau5 qu'il est allé signer ce disque (petit coup marketing peut-être). Quoiqu'il en soit, voilà donc dix titres en boîte pour un premier album après presque sept ans de service.

Dix titres, certes, mais seulement deux étiquetés "composé et produit" par Excision seulement, les huit autres étant des featurings où on voit apparaître des noms plus ou moins familiers comme Datsik, Skism, ou encore Downlink, entre autres. Un album qui apparaît bien plus comme une collaboration mais il faut avouer que la patte "X" est bien présente sur chacune des pistes.

Pourtant, pas vraiment de ligne directrice sur cette galette qui démontre la capacité du producteur à toucher un peu à tout. Ainsi, après une intro digne d'un film mettant en scène des reptiles géants, on entre dans le vif du sujet avec un "X Rated" aux tonalités Glitch HopMessinian se fait bien plaisir. On aurait bien tort de se dire que tout l'album sera comme ça : "Underground" arrive juste derrière avec un son et un beat plus conventionnels. Arrive ensuite un "Ohhh Nooo" qui met tout le monde d'accord avec un son "filth" très reconnaissable, marque de fabrique d'Excision. Les titres s'enchaînent et ne se ressemblent pas : l'excellent "8 Bit Superhero" pointe le bout de son nez et on découvre alors tout l'univers geek concocté avec la compagnie de Datsik, ce dernier imposant sa patte sur "Deviance" (qui n'est pas sans rappeler "Galvanize" ou "Gecko"). Le reste est loin d'être inintéressant avec les riffs bien gras de "Sexism" ou l'ambiance plus dancefloor de "Swerve". Enfin, des morceaux "chantés" davantage dans l'air du temps, aux côtés "mental & deep" comme on dit, viennent finir de compléter cette galette aux multiples facettes. Ainsi, bien que "Sleepless" et "Jaguar" apparaissent comme plus accessibles pour un public moins averti et pointilleux, ils n'en restent pas moins charmants, loin de là.

Bref, un album de Dusbtep, mais pas seulement. Excision s'entoure intelligemment pour offrir des compositions hybrides aux sonorités distinctes. Une galette qui évite de tomber dans le piège du redondant et répétitif et même si le tout est plutôt simple et accessible, il n'en reste pas moins charmant. Les curieux comme les amateurs du genres apprécieront sans nul doute.

08/06/2012

[Vidéo] C2C : "Down The Road"

Elle est arrivée, toute fraîche et bien formée : la vidéo pour le morceau "Down The Road" de C2C, extrait de l'EP du même nom sorti cette année. Un brin psychédélique sur les bords, on découvre Monsieur Richie Jackson se baladant avec sa planche à roulettes, les cheveux au vent (que même on se demande comment il fait parfois pour voir où il va). Enjoy !

06/06/2012

[EP] Sulphat'Kétamine : "Sulphat'Démo"

Artiste : Sulphat'Kétamine
Album : Démo
Sortie : 2010
Genres : Rock, Rock Psychédélique, Blues, Instrumental
Label : Autoproduction
♥♥♥
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Ce disque est une démo : le nom de "Sulphat'Démo" est arbitraire et n'engage en rien le trio de Sulphat'Kétamine. D'ailleurs, si on leur demandait, ils diraient sans doute qu'ils s'en foutent. Rock Psychédélique ? Leur Credo. Le bordel ? Si ce n'est pas un endroit familier pour eux, il y a des chances pour que la notion leur parle un tant soit peu. Comme cette illustration choisie pour faire la couverture de le pochette en carton qui renferme ce six titres, les trois larrons sont généreux et farfouillent un peu partout dans le Rock "made in 70's". C'est dense, coloré mais surtout très alambiqué.

Comment tomber sur un truc aussi farfelu me direz-vous ? Soyez-en certains, l'alcool y est sans doute pour quelque chose. C'était un de ces soirs de fin de semaine où on "décompresse", chacun à sa manière. Il se trouve qu'en ce qui me concerne, c'est à l'aide de quelques bières (fraîches si j'ai de la chance) que j'exécute ce genre d'exercice. Pas que je sois quelqu'un de stressé, bien au contraire. Mais autant accompagner ceux qui le sont vraiment. Une soirée de fin de printemps s'étirant vers la nuit, c'est tout naturellement qu'il faut trouver une taverne, que dis-je, un refuge pour passer les longues heures séparant l'heure du coucher du soleil de son lever le lendemain. Lyon n'est pas une ville où ce genre de lieu manque à l'appel. Il se trouve que ce soir-là, c'est au Métronome que mes compères et moi avons décidé de migrer. C'est là que le trio de Sulphat'Kétamine, pourtant originaire de Toulon, avait lui aussi décidé de poser ses valises et sa musique.

Trois gars aux allures de geeks ayant bien passé l'âge de s'intéresser à Facebook ou à la dernière console de jeux "next generation" : les cheveux longs, le jean troué et la chemise ouverte pour Doug, laissant sa basse caresser son ventre découvert. Un truc presque sexuel bien que tout ça n'ait pas grand chose d'excitant. Non, Sulphat'Kétamine, ça sent bon la sueur et le Rock'n Roll d'une époque qu'on croyait révolue. Tels des résistants tentant de convertir le triste monde actuel à une musique vraiment "has been" pour certains, chacun enfourche son instrument dès notre arrivée sur le lieu du délit.

Sans concession dans le son, les notes s'enchaînent, le rythme chauffe la petite cave du Métronome. Les oreilles de certains se fissurent ? Tant mieux ! Le son est fort, mais si on est encore là après cinq minutes, c'est qu'il y a un truc, une énergie. Le "Runk" est en nous et nous a foudroyés. On laisse les trois compères faire le spectacle et ils le font bien. Un humour débridés, une mise en scène qui laisserait à penser qu'on est en train de regarder une pièce de théâtre burlesque. Pourtant, le talent est davantage dans la musique que dans le jeu d'acteurs. Soudain, Led Zep, Jimi ou encore les Doors (pas musicalement, hein, mais dans l'état d'esprit) se joignent à nous pour communier sur cette musique si commune et pourtant si "originale". Doug donne de la voix pour accompagner Alex qui dégaine des notes de guitare sans sourciller et Clément, bien que ne disposant pas de micro, est comme en pleine communication télépathique avec les deux premiers : c'est joliment construit, calibré et travaillé. Précis aussi. Et même si aucun des trois ne possède une voix formidable (la majorité des morceaux sont instrumentaux), le tout passe comme une lettre à la Poste (si on aime le genre, évidemment).

Au final, on est nous aussi en sueur, transcendés comme de vulgaires apôtres et le charme dans tout ça, c'est de pouvoir partager une bière avec ces trois prophètes d'un soir.

Alors, bien sûr, la production laisse à désirer, le traitement de la batterie et des voix ne révélant pas tout leur intérêt et on s'ennuie presque à écouter ce disque lorsqu'on se souvient du véritable sketch qu'était le concert live. Ce qui fait Sulphat'Kétamine ? Ce sont autant les personnages que leur musique. C'est donc avec un peu de tristesse qu'on écoute cette galette achetée le soir-même à leur "manager", dans l'espoir de retrouver l'ambiance du concert. Mais c'est impossible. Pourtant, le fait de savoir que dans deux jours ils seront encore là, au même endroit, a de quoi redonner le sourire. Le Runk n'a pas fini de sonner !

03/06/2012

[Album] Flyleaf : "Flyleaf"

Artiste : Flyleaf
Album : Flyleaf
Premier Album
Sortie : 2005
Genres : Rock Chrétien, Métal Alternatif, Post Grunge
Labels : Octone Records, Polydor Records
Morceaux à écouter : Fully Alive, Cassie, Red Sam
♥♥
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Impossible de me souvenir précisément comment mes oreilles sont tombées sur Flyleaf et ce premier album du même nom. Je crois me souvenir que ma curiosité m'a poussé à en écouter davantage après le visionnage du clip de "Breathe Today" mais rien n'est certain. Quoiqu'il en soit, voilà un groupe de Rock Chrétien sans grande prétention qui, formé en 2000, sortait cette première galette cinq ans plus tard mais en ayant déjà bien préparé le terrain avec multitude d'EPs.

Ce qui fait la particularité du groupe (mis à part son penchant religieux), c'est le personnage de Lacey Sturm : un petit brin de fille qui pousse la chansonnette dans divers styles et qui n'hésite pas à littéralement gueuler dans son micro. Dès le début de l'album avec "I'm So Sick", on découvre, sur fond de basse étrangement grasse, une voix légère et au timbre presque angevin. Puis, ce cri. Un truc bien dégueu et torturé qui repoussera sans nul doute certains auditeurs. Pourtant, ce n'est pas le terrain où Lacey se plaît le mieux. L'écoute de l'album suffit pour se rendre compte que la miss préfère pratiquer son chant clair qui porte haut. Un curieux mélange entre Avril Lavigne et Amy Lee de chez Evanescence. Pour faire court, ça ne casse pas trois pattes à un canard mais ça a quand même son charme.

Si le son de Flyleaf ne vous a pas rebuté dès le premier morceau de l'album et que vous avez même apprécié, c'est sans problème que le reste de l'album passera. Sans réelles variations d'un morceau à l'autre, les onze titres s'enchaînent sans véritable problème et passent même assez vite (seulement trente-trois minutes d'écoute au compteur). On notera certains solos (pas très recherchés non plus, c'est pas Slash à la guitare non plus) comme sur les bridges de "Fully Alive" ou "Breathe Today" par-exemple. Les deux guitares se complètent sans gros problème ni réelle prouesse musicale non plus et on regrettera le traitement un peu "plat" de la batterie qui manque cruellement de présence, notamment sur les passages où le volume sonore est élevé. Dommage. Certains relèveront aussi la présence de Dave Navarro et sa guitare sur "There For You".

Question textes et thèmes abordés, il est question de sujets "basiques" pour un groupe pratiquant du "double sens" (à la fois personnel et religieux pour des titres comme "There For You" ou "All Around Me" où on sent que le divin n'est jamais très loin). Ainsi, la mort, la vie, la joie et tous ces trucs-là sont sans grande surprise les sujets de fond. Plus explicitement, on notera le très clair "Do You Believe In God ?" sur "Cassie" où la basse prend la part belle sur les couplets.

En bref, un album qui ne casse pas des briques mais qui reste accessible et séduisant musicalement et vocalement. Quelques petits passages forts sympathiques, parfois pêchus, parfois plus poétiques et oniriques, avec une voix légère et claire qui ne crache pas sur quelques cris bien hurlés. Simple (un peu trop peut-être) mais efficace. Un truc à réserver aux curieux ou à ceux venus chercher quelque chose de particulier. Les autres n'y trouveront pas grand intérêt. Personnellement, un disque que je comparerais au premier album de Breaking Benjamin.